Les marchés financiers réagissent faiblement au 2ème tour des législatives

Dans les faits : Le CAC 40 a perdu 0,63% après une hausse de 0,40% en début de journée. Côté obligation (dette), le taux à 10 ans est resté stable à 3,2 %, l’écart entre les obligations d’État françaises (OAT) et allemandes (Bund) a atteint les 63 points de base après avoir augmenté à 70 points au cours de la journée (et 85 au plus fort de la crise). Même chose du côté de l’euro.
- Même l’écart des taux bancaires a légèrement baissé, ce qui prouve une réduction de la perception du risque souverain.
Pourquoi cette stabilité ? Selon F. Digard, chef de la recherche sur les actions françaises chez Kepler Cheuvreux, un parlement sans majorité absolue était en grande partie déjà intégré par les marchés (et ce, malgré une victoire inattendue du Nouveau Front Populaire).
- Selon A. Baradez, analyste chez IG, “les pires hypothèses sont écartées par les rapports de force à l’Assemblée, les mesures les plus extrêmes ne devraient pas être adoptées, même celles issues de la gauche”. En clair, les investisseurs ont obtenu ce qu’ils voulaient parmi les hypothèses réalisables.
Et maintenant ? “Pour le moment”, E. Macron a refusé la démission de G. Attal au poste de Premier Ministre pour “assurer la stabilité” du pays. Les investisseurs vont donc suivre de près les discussions sur la formation du nouveau gouvernement et de la nomination du futur Premier Ministre.
- Plus que tout : La réduction du déficit budgétaire reste la principale préoccupation des investisseurs.
- Selon l’économiste J.A. Reynolds, “les choses ne sont toujours pas bonnes pour la France. En raison des dissensions au sein du Parlement, il sera difficile pour tout gouvernement d’adopter les réductions budgétaires nécessaires pour respecter les règles budgétaires de l’Union européenne”.
Résultat : « Notre notation de crédit ‘AA-/A-1+’ pour la France serait mise sous pression […] si la France ne parvient pas à réduire son important déficit budgétaire et si les paiements d’intérêts publics […] augmentent au-delà de nos attentes actuelles » a déclaré S&P Global. Concrètement, l’agence de notation pourrait une nouvelle fois réduire la note de la France.
Où en sommes-nous ? La possibilité d’un gouvernement technique neutre est envisagée. Ce type de gouvernement, sans majorité pour imposer une motion de censure, pourrait apaiser les marchés, sauf que la fiscalité reste un point de friction majeur, avec des divergences conséquentes entre les politiques de la gauche et du centre droit.
Bref. La situation politique reste incertaine avec plusieurs scénarios possibles. Les prochains jours seront cruciaux pour déterminer si une coalition peut émerger ou si le pays se dirigera vers un gouvernement minoritaire ou technique.