Les marchés

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Publié le
7/11/2022

On en parle dans chaque newsletter (dans la catégorie “Marchés”), mais vous vous demandez sûrement ce que représentent réellement ces chiffres. On s’est donc dit que ça ne ferait pas de mal de revenir sur l’essentiel pour que ces chiffres aient plus de sens.

CAC 40

Lancé en 1988, le CAC 40 est le principal indice français. Il regroupe les 40 plus grandes valeurs (entreprises) françaises selon leur capitalisation boursière (valeur de l’entreprise = quantité d’actions x prix de l’action).

Comment ça marche ? Au cours d’une séance boursière (09h00-17h30), des milliers d’actions sont échangées par des investisseurs à travers le monde. Certains en achètent, d’autres en vendent, ce qui fait varier le prix des actions en fonction de la fameuse loi de l’offre et de la demande.

Les valeurs qui le composent ont toutes un poids différent dans cet indice : la taille de chaque entreprise compte et leur variation fera plus où moins fluctuer l’indice.

Pourquoi on en parle ? Le CAC 40 est un indicateur pertinent pour juger de la performance du marché français. Sa composition est répartie selon différents secteurs économiques (luxe, banques, santé, construction,…). Au-delà d’un indice, le CAC 40 est un indicateur de l’état des marchés qui permet de voir une tendance générale utile aux investisseurs.

Par exemple : L’action LVMH (Louis Vuitton Moët et Hennessy) a une valeur boursière d’environ 330 milliards d’euros, qui porte son poids à 16% du CAC 40. Elle fera donc varier l’indice plus fortement que Renault, qui pèse pour 0,50% de l’indice.

DJIA

Côté États-Unis, le Dow Jones Industrial Average généralement appelé “Dow” est l’un des 3 principaux indices de la bourse américaine et aussi l’un des plus anciens, coté depuis 1896. L’indice regroupe aujourd’hui les 30 plus grandes entreprises américaines parmi les plus solides, influentes et historiques (McDonald’s, Microsoft, Apple et compagnie).

Comment ça marche ? L’action Apple vaut 138$ contre 237$ pour celle de McDo. La variation de McDo entraîne donc une fluctuation plus importante de l’indice. On parle ici de pondération par les prix. À l’inverse du CAC 40, on ne tient pas compte de la valeur boursière de l’entreprise.

Pourquoi on en parle ? Le Dow Jones est un indice historique qui a gagné en crédibilité et réputation au fil du temps. Les 30 entreprises sont des valeurs connues de tous, idéales pour fournir une indication claire de la tendance générale du marché.

Nasdaq Composite

À l’origine, la société Nasdaq désigne la première place boursière entièrement automatisée aux États-Unis. Et le Nasdaq Composite, à ne pas confondre avec la cote de la société, est l’indice qui suit les variations de +2500 actions à la bourse du Nasdaq.

Comment ça marche ?

Contrairement au Dow, le Nasdaq pondère par capitalisation boursière, une configuration qui a un impact important sur les très grandes entreprises. Son fonctionnement électronique (le 1er du genre) a attiré les entreprises technologiques et c’est donc l’indice n°1 si vous souhaitez surveiller la tech (GAFAM, Tesla, Nvidia, etc.).

Pourquoi on en parle ?

Les sociétés technologiques représentent près de 60% de la valeur totale du Nasdaq, ce qui en fait un indice très volatil. Ces sociétés sont souvent assez spéculatives et généralement des valeurs de “croissance” (sociétés assez fortement endettées pour lesquelles les investisseurs anticipent de bons bénéfices). Par exemple, Tesla est fortement valorisée à près de 642 milliards $, pour un résultat net de “seulement” 3,3 milliards $. Sa composition technologique ne reflète qu’une partie de l’économie américaine, ne tenant pas compte de la situation des autres industries.  

S&P 500

Le S&P 500 est l’indice le plus représentatif de l’économie américaine. Il rassemble les 500 plus grandes entreprises du NASDAQ et de la Bourse de New York. Proposée par l’agence de notation Standard & Poor’s, la sélection à l’entrée est un peu plus complexe que pour le CAC 40 ou le NASDAQ.

Comment ça marche ? Pour y accéder, il ne suffit pas d’être le premier de la classe en termes de valeur boursière. Il faut par exemple que le siège social soit situé aux États-Unis, avoir un résultat positif pendant 1 an et une valeur d’au moins 8,2 milliards de dollars.

Comme pour le CAC 40, la capitalisation boursière de chaque entreprise entre en jeu dans les fluctuations : plus le poids d’une entreprise est important au sein de l’indice, plus elle le fera varier, proportionnellement à sa capitalisation boursière.


Exemple : un mouvement de 10% de l’action Apple entraîne un écart de plusieurs centaines de milliards de dollars, ce qui a un impact plus important que 10% de variation sur l’action Pepsico. Le prix ne rentre pas en compte même si celui de Pepsico est plus important que celui d’Apple. On tient compte de la valeur de l’entreprise et donc de son poids au sein de l’indice.

Pourquoi on en parle ?

Le S&P 500 est de loin le meilleur indice boursier pour juger de la qualité de l’économie américaine. C’est un véritable indicateur très suivi par les investisseurs puisque son panel d’entreprises couvre près de 11 secteurs d’activités. Contrairement au Dow Jones qui en couvre 30, la fiabilité du S&P 500 concernant la santé économique des États-Unis est incomparable.

OAT 10 ans

Les Obligations Assimilables du Trésor (OAT) sont les titres de dettes émis par l’État français pour se financer sur les marchés financiers. En clair, quand un État a besoin d’argent, il emprunte auprès des investisseurs du monde entier sur des durées allant de 2 à 50 ans.

Comment ça marche ? L’Etat émet une certaine quantité d’obligations (titres de dettes) que les investisseurs vont acheter sur le marché, avec en contrepartie des intérêts que l’État doit verser tous les ans. Et justement, le montant des intérêts à payer dépend du taux de l’OAT à 10 ans, qui évolue tous les jours sur les marchés. En clair, plus un état est considéré comme risqué et instable, plus son taux de rendement sera élevé, et c’est pour cette raison que le taux à 10 ans sert souvent de référence pour comparer les pays entre eux. L’écart de taux entre les pays crée une “prime de risque”, un peu comme une récompense que les investisseurs attendent en contrepartie d’un risque plus élevé.

Dans les faits : L’Etat émet pour 1000 € de dette sur 10 ans, avec un taux de 3 %. Il devra donc rembourser 30 € d’intérêts tous les ans pendant 10 ans, ainsi que la totalité du prêt à l’échéance.

Pourquoi on en parle ? Avec l’instabilité politique en France et le creusement du déficit, les investisseurs ont commencé à devenir plus inquiets sur la capacité de l’État à rembourser sa dette. On a donc sans surprise une hausse du taux d’emprunt puisque les investisseurs, qui sont toujours partants pour prêter, attendent plus de rendement en face.

Problème : c’est justement ça qui vient alourdir le poids de la dette puisque autant d’argent consacrés à payer les intérêts, c’en est autant qui ne circule pas dans l’économie française pour son développement par exemple.