Les licenciements dans l’industrie explosent en France
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ArcelorMittal a annoncé la « possible » fermeture de sa plus grande usine à Reims et d’une autre à Denain, ce qui entraînerait la suppression prévue de 130 emplois.
Pourquoi on en parle ? Aucune région n’est épargnée, des Landes à la Meuse, de Nantes à Reims, en passant par Boulogne-sur-Mer. Et la saignée de l’industrie n’est pas prête de s’arrêter…
Dans les faits : Les crises récentes concernaient des secteurs spécifiques comme l’automobile, l’habillement, la grande distribution. Parmi les cas marquants, Michelin ou encore Auchan dont on a parlé récemment. Sauf qu’aujourd’hui, les alertes s’étendent à toute l’industrie… Airbus prévoit 2 500 suppressions de postes d’ici 2026, et le secteur de la chimie craint 15 000 suppressions d’emplois.
- On recense ≈ 66 000 défaillances d’entreprises en 2024 (+7 % sur un an). De janvier à juin, seuls 18 nouveaux sites ont vu le jour en France, un chiffre en baisse de 30 % sur un an. Et la tendance continue entre avril et août, avec une perte nette de 10 usines…
Comment en est-on arrivé là ? La croissance stagne, et le coût de l’énergie augmente, ce qui pousse de nombreux industriels à réduire leurs commandes pour écouler leurs stocks, et limite l’activité des sous-traitants. À ce tout, vous ajoutez la concurrence étrangère, et l’effet domino est lancé. Plus de 150 000 emplois pourraient donc disparaître dans les prochains mois selon l’OFCE.
Un peu de recul. D’un côté, il y a plus de fermetures que d’ouvertures, mais de l’autre, certaines entreprises investissent dans leurs usines existantes, comme Renault à Douai ou Mars dans ses 8 usines en France : selon le ministère de l’Industrie, les extensions significatives (où les capacités augmentent de plus de 33 %) sont en hausse.
- Plus encore : Les sites qui ferment sont souvent les plus énergivores comme l’auto ou la plasturgie. 60 % des implantations industrielles sont liées à des technologies d’énergie décarbonée, signe d’une transformation de l’industrie.
- À noter : Malgré tout, le ministre de l’Économie a déjà prévenu que d’autres mauvaises nouvelles pourraient bientôt arriver, et pour les experts, cette situation rappelle la période de désindustrialisation après la crise de 2008.
Bref. Les régions les plus frappées restent celles historiquement marquées par leur dépendance industrielle : les défaillances dans les Hauts-de-France ont doublé en 2024, touchant 6 000 salariés sur les dix premiers mois de l’année selon le tribunal de commerce de Lille. On ne parle pas encore de désindustrialisation massive, mais les signaux faibles comme le gel des nouveaux projets ou la hausse des plans de sauvegarde de l’emploi, ne rassurent personne…