Les Etats-Unis ont créé bien d’emplois que prévu, et voici pourquoi ça ne plaît pas aux investisseurs

David Hou/Pexels
Publié le
13/1/2025

Le rapport sur l’emploi américain est tombé, tout comme les investisseurs : 256 000 nouveaux emplois créés en décembre, soit plus de 100 000 de plus que prévu.

Un peu de contexte : Avec 2,2 millions d’emplois créés en 2024, cette année est un grand cru : 48 mois consécutifs de hausse de l’emploi et un taux de chômage qui tombe à 4,1 % (contre 4,2 % attendu).

  • Et pourtant, les investisseurs rebouchent le champ’ : le S&P 500 et le Nasdaq ont perdu 1,5 % et 2 % vendredi, et les rendements des obligations US à 10 ans se tendent à 4,73 %.

Pourquoi ? Ces chiffres sont une excellente nouvelle pour l’économie, mais pas pour les marchés puisque la Fed (banque centrale américaine) ne se sent plus dans l’obligation de baisser les taux pour sauver l’emploi. Concrètement, les investisseurs enterrent l’idée qu’on pourrait avoir cinq baisses de taux en 2025… Baisses sur lesquelles ils comptaient pour booster leurs gains.

  • Rappel : Baisse des taux d’intérêt ⟹ baisse du coût de l’emprunt ⟹ hausse des investissements et de la consommation ⟹ plus de croissance économique.
  • En parallèle, plus de consommation ⟹ prix poussés à la hausse (coucou à l’inflation). Ajoutez à ça le risque inflationniste du futur roi du Groenland (coucou Trump et ses droits de douane), la Fed préfère garder des marges de manœuvre plutôt que de réduire les taux trop vite et trop tôt.

Problème : l’inflation atteint 2,7 % sur un an (au-dessus de l’objectif de la Fed de 2 %) et la confiance des consommateurs atteint un record depuis 2008 (aux US, pas en France où elle ne fait que chuter).

Un peu de recul. Pour les investisseurs, l’argent restera « cher » avec des taux élevés plus longtemps que prévu. Mais comme le rappelle R. Flynn de Charles Schwab, un tel nombre de création d’emplois + un faible chômage sont des signes d’une économie en pleine forme. En clair, les marchés ne paniquent pas : ils ajustent simplement leurs attentes.

Bref. Selon l’outil FedWatch du CME Group, il ne faudrait pas s’attendre à plus d’une ou deux baisses de taux en 2025. La première pourrait arriver en mai… mais rien n’est certain.