Les députés examinent une proposition de loi qui vise à booster « le financement des entreprises et l’attractivité de la France »

Les députés ont commencé hier l’examen d’une proposition de loi qui vise à booster « le financement des entreprises et l’attractivité de la France ».
Pourquoi on en parle ? Ramener les gros acteurs de Wall Street à Paris est essentiel pour le financement de la transition écologique, l’innovation (notamment dans la course à l’IA) et plus globalement, la croissance du pays.
Contexte : Depuis le Brexit, Londres perd de son prestige au profit de Paris qui a relocalisé 7 000 emplois de la City et augmenté les recettes des services financiers de 5 à 12 milliards d’euros en 7 ans. La capitalisation de la Bourse de Paris a donc dépassé celle de Londres pour devenir la plus grande place boursière d’Europe. ICI C’EST… le siège des banquiers.
Comment en est-on arrivé là ? L’arrivée d’E. Macron au pouvoir a rassuré les grandes banques qui ont pu compter sur des allègements fiscaux, une simplification administrative et l’assouplissement du code du travail. Le gouvernement enchaîne d’ailleurs les business trips, comme celui de B. Le Maire à New York en décembre dernier, pour attirer le gros poissons face à la concu’ (Francfort, Dublin ou Amsterdam).
Problème : Malgré leur installation, il y a encore des freins qui retiennent les banques américaines de se développer pleinement à Paris.
- Les protections du travail en France sont trop rigides pour les Américains qui exigent plus de flexibilité en temps de ralentissement économique.
- Le manque de fluidité et d’union des marchés de capitaux en Europe qui pourrait mobiliser plus de capitaux privés.
- Paris crée des startups, mais n’arrive pas à les garder. La Bourse française accueille chaque année seulement 1-5% des entrées en Bourse (très lucratives pour les banques) d’Europe occidentale contre 10-20% au London Stock Exchange.
Que propose la nouvelle loi ? Parmi les différentes mesures proposées, la plus emblématique autoriserait les actions à droits de vote multiples, légales chez la concu’ mais interdites en France (où 1 action = 1 voix). Cette réforme avantagerait les fondateurs, leur permettant de croître tout en gardant le contrôle de leur boîte.
- Rappel : chez Meta, il existe les actions de catégorie A (1 voix) et B (10 voix). 100% des actions de catégorie B sont détenues par M. Zuckerberg, ce qui lui permet de contrôler 60% des droits de vote avec seulement 13% de la boîte dans son portefeuille et d’éviter une éviction en octobre 2022 après la chute historique de 60%. Simple rappel.
Bref. Cette mesure permettrait donc aux startups de naître, et surtout de se développer en France : plus il y a de startups, plus il y a de travail pour les grandes banques. Le gouvernement compte aussi sur la mission concernant l’union des marchés de capitaux confiée à l’ex-gouverneur de la Banque de France C. Noyer, dont les conclusions sont attendues dans quelques semaines. En attendant, B. Le Maire espère charmer les géants du Golfe dans les mois à venir.