Les 6 mois du conflit à Gaza

Après 6 mois de conflit, l’armée israélienne a annoncé retirer ses troupes du sud de la bande de Gaza.
Pourquoi on en parle ? Ce dimanche marquait les 6 mois de l’attaque du 7 octobre en Israël, l’occasion de faire un point sur le conflit, d’un point de vue éco (of course).
Côté palestinien :
- Depuis le 7 octobre, les bombardements ont endommagé ou détruit plus de la moitié des bâtiments dans la bande de Gaza – écoles, hôpitaux, et lieux culturels…
- Les bombardements ont aussi mené à la destruction des terres agricoles, vitales à l’économie locale. Les prix des légumes cultivés sous serre ont notamment augmenté à cause de la baisse de la production, et une partie des Gazaouis souffrent de malnutrition.
Résultat : selon un rapport de l’ONU, si la guerre devait prendre fin aujourd’hui, il faudrait à Gaza 70 ans pour retrouver son niveau de PIB de 2022.
Côté israélien :
- Début février 2024, l’agence de notation Moody’s a dégradé la note de crédit d’Israël et fixé les perspectives de crédit à “négatif”, à cause des risques politiques et budgétaires liés au conflit.
L’Etat subit une forte pression vis-à-vis de sa dette : le ratio dette/PIB a augmenté de 1,4 point de pourcentage pour atteindre 61,9 % fin 2023. Le financement de la guerre par l’emprunt, avec une augmentation significative du budget de défense, n’est pas rassurant pour l’avenir du pays.
- Entre octobre et janvier 2024, le trafic aérien à destination et en provenance d’Israël s’est effondré avec une baisse de 78 % en novembre et de 71 % en décembre selon l’IAA.
- Le PIB israélien a chuté de 19,4 % au dernier trimestre 2023. Si la banque israélienne Hapoalim affirme qu’il est encore trop tôt pour déterminer le coût de la guerre à Gaza, certains analystes estiment que les répercussions économiques sont bien plus douloureuses que toute autre guerre du passé, et même pires que celles du Covid-19.
Bref. Les situations des deux États se dégradent, et le conflit n’est toujours pas réglé : le Hamas détient 100 otages, et les bombardements israéliens ont fait plus de 33 000 victimes à Gaza. Certains commencent déjà à parler d’un plan de reconstruction de la ville, mais le chantier va être complexe. Israel met l’accent sur la démilitarisation de la bande de Gaza et fait allusion au financement des États arabes pour cette reconstruction, mais les Émirats arabes unis, le Qatar et l’Arabie saoudite ont déclaré que leur soutien financier dépendait de la voie vers un État palestinien.