L’économie américaine a créé 199 000 emplois au mois de novembre

Publié le
10/12/2023

L’économie américaine a créé 199 000 emplois au mois de novembre, légèrement au-dessus des prévisions de 190 000.

Pourquoi on en parle ? Jerome Powell, président de la Banque centrale américaine (Fed) est sur le point de réaliser un miracle : l’atterrissage en douceur de l’économie. Et comme toujours, la situation économique de la première puissance mondiale impacte aussi l’économie mondiale : si les USA vont bien, tout va bien.

Rappel : On parle d’atterrissage en douceur quand la croissance économique d’un pays ralentit progressivement et de manière contrôlée, sans crash soudain ou récession (baisse de l’activité économique sur deux trimestres de suite). Et trouver le bon dosage pour refroidir l’économie à coup de hausses de taux sans la noyer dans l’eau froide, c’est tout un art pour les Banques centrales.

  • Si elle ne ralentit pas assez, l’inflation peut devenir incontrôlable et mener à l’hyperinflation. Les Argentins pourront vous en parler…

  • Si elle freine trop, c’est la récession : les entreprises licencient ⟹ baisse du pouvoir d’achat ⟹ baisse de la conso ⟹ baisse des investissements ⟹ baisse de la valeur des actifs (immo’, actions, etc.)… Bref, la noyade.

Où en sommes-nous ? La croissance de l’emploi est plus faible qu’en début d’année, mais 1) elle est toujours au RDV. 2) Le rythme de création d’emplois est inférieur au gain mensuel moyen de 240 000 par mois cette année – un signe de refroidissement de l’économie.

  • Cerise sur le gâteau : Le taux de chômage a baissé contre toute attente pour la première fois depuis juillet, à 3,7 % (-0,2% sur un mois). En clair, on a une baisse des créations d’emplois tout en ayant une baisse chômage, soit un cocktail magique qui pourrait émouvoir un banquier central aux larmes.

Un peu de recul : Malgré le rapport positif, les investisseurs redoutent un impact à retardement des hausses de taux, d’autant plus que les créations d’emplois sont inégales : sur les 199 000 créations d’emplois, le secteur de la santé et le gouvernement en ont créé deux tiers, le reste vient du retour des grévistes du secteur auto et du syndicat des acteurs.

Plus encore : Après des semaines de données qui montraient le ralentissement clair de l’inflation, on a maintenant plus d’emplois que prévu, mais aussi une hausse du salaire horaire. En clair, la baisse des taux espérée début 2024, on peut oublier…

Bref. On est tout proche du miracle, mais ne nous emballons pas. Les banquiers centraux américains se réunissent cette semaine pour donner leur décision de politique monétaire, et ils ne toucheront sans doute pas aux taux malgré tout. La question est maintenant de savoir comment ils vont communiquer sur la probabilité de nouvelles hausses de taux l’an prochain et dans quelle mesure la porte serait ouverte à des baisses de taux. On vous tient au courant.