Le transport aérien devrait générer un chiffre d’affaires record de 1000 milliards de dollars en 2024

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Publié le
4/6/2024

La Terre compte 8 milliards d’habitants, et cette année, près de 5 milliards d’entre eux devraient prendre l’avion. Un record historique.

Dans les faits : Le transport aérien devrait générer un chiffre d’affaires record de 1000 milliards de dollars en 2024, en hausse de 9,7% sur un an selon l’Association internationale du transport aérien (IATA).

Dans le détail : Selon l’IATA, il y aura 4,96 milliards de voyageurs en 2024, contre 4,7 prévus et les bénéfices du secteur sont donc réévalués à 30,5 milliards de dollars.

  • Pourquoi ? De nombreux vacanciers “associent encore l’idée de partir en vacances à l’avion” selon A. Chailloux, chargé de l’engagement citoyen et des voyages durables chez Greenpeace France.

Un peu de recul : malgré une trajectoire exceptionnelle depuis le Covid, le secteur aérien a tout de même quelques problèmes majeurs qui viennent assombrir ce beau ciel bleu.

Problème 1 : Le secteur a une rentabilité très faible avec une marge nette de 3% en 2024, soit 6,14 $ / passager. Cette rentabilité s’explique par les taxes élevées et par le prix du carburant qui représente 31% des coûts opérationnels.

Problème 2 : Les constructeurs n’arrivent pas à livrer les avions dans les temps et accumulent des mois de retard à cause des délais de livraison des sous-traitants. Et ces retards obligent les compagnies à reporter des ouvertures de lignes et à conserver ou remettre en service des avions anciens. Cette tendance devrait durer jusqu’en 2025, voire 2026.

Problème 3 : De plus en plus de problèmes de qualité impactent les compagnies aériennes qui sont obligées de faire réviser leurs avions. Vous savez sans doute de qui on parle… (ça commence par “B” et ça se termine par “oeing”) mais ils ne sont pas seuls : les moteurs Pratt & Whitney du côté d’Airbus ont aussi nécessité des révisions. Plus globalement ≈ 13% de la flotte mondiale est clouée au sol en ce moment.

Problème 4 : Le réchauffement climatique impacte aussi l’aviation avec la hausse des températures qui provoque une multiplication des épisodes météo extrêmes comme des inondations dans les aéroports et cyclones (comme à Dubaï) qui perturbent les vols. L’un des engagements phares du secteur aérien est de parvenir à zéro émission nette de CO2 en 2050.

  • Pour y arriver, l’IATA mise sur l’utilisation des carburants d’origine non fossile, la compensation carbone, et les nouvelles technologies comme l’avion à hydrogène.

Bref. Avec une bonne reprise depuis le Covid, l’enjeu maintenant est de poursuivre cet envol tout en gardant le cap de la neutralité carbone. Ces objectifs ne convainquent pas grand monde, et surtout pas les militants écologistes de RAC et Greenpeace qui estiment qu’il faut “réduire le trafic aérien” en imposant notamment une taxe progressive pour les passagers. En clair, “plus tu prends l’avion, plus tu seras taxé.”