Le taux de chômage en France a augmenté à 7,5%

Publié le
14/2/2024

Le taux de chômage en France a augmenté de 0,4 point pour atteindre 7,5% de la population active au quatrième trimestre 2023 selon l’Insee.

Pourquoi on en parle ? Le plein emploi, c’est l’une des grandes promesses du président, qui doit probablement en rêver la nuit. Mais ce rêve semble s’éloigner puisque le marché du travail devrait continuer de dégringoler cette année, et mener la France dans une situation plus que délicate.

Flashback : À l’arrivée d’E. Macron à l’Élysée en 2017, le taux de chômage était de 9,5%. Mais le chômage était sur la pente descendante depuis 2015, et la chute s’est accélérée en 2021 avec les baisses de taux : en 2022-début 2023, le taux avait chuté à un minimum historique depuis 1982 à 7,1%. E. Macron était donc très confiant pour son deuxième mandat, et avait fixé un objectif à environ 5% d’ici 2027.

Problème : La Banque centrale européenne a commencé à augmenter les taux en 2022 (pour la première fois depuis 2011) à cause de l’inflation, et l’impact se fait ressentir depuis près d’un an maintenant sur l’emploi.

  • Rappel : hausse des taux d’intérêt ⟹ hausse du coût de l’emprunt ⟹ ralentissement des investissements ⟹ baisse des embauches ⟹ baisse de la consommation ⟹ baisse de la croissance ⟹ baisse de l’inflation.

Dans le détail : Le taux de chômage a baissé chez les 15-24 ans et est resté stable chez les 50 ans ou plus. Mais le problème est surtout pour les 25-49 ans : + 0,2 point sur le trimestre à 7%, et 0,5 point au-dessus de son niveau d’il y a un an. Et les choses ne devraient pas s’arranger cette année à cause du contexte économique, mais aussi de la réforme des retraites qui risque d’augmenter la population active.

Et les enjeux sont larges… « Le meilleur moyen de réduire le déficit, c’est la croissance. » comme ont récemment déclaré les deux BFF E. Macron et G. Attal.

  • Pourquoi ? Quand l’économie croît, les entreprises font plus de profits, les gens gagnent plus d’argent et l’État collecte plus d’impôts sans pour autant augmenter les taux d’imposition.


  • Plus de recettes fiscales aident à couvrir les dépenses publiques et réduisent donc le déficit.


  • Le lien avec le chômage ? Pas d’emplois, pas de croissance. C’est donc un changement de programme pour l’exécutif qui doit revoir ses prévisions de croissance (plus qu’ambitieuses) sur lesquelles il a bâti son budget pour 2024, et trouver des économies supplémentaires pour stimuler l’emploi tout en maîtrisant le déficit.

Bref. 2024 sera bien plus tendue que prévu. Bercy devrait réviser à la baisse sa prévision de croissance pour 2024 autour de 1 % dans les prochains jours, ce qui pourrait l’obliger à trouver 10 milliards d’euros d’économies supplémentaires pour tenir son objectif de déficit budgétaire. Toutes ces complications mettent la pression sur le gouvernement qui pourrait potentiellement présenter un budget rectificatif rapide avant les élections européennes… Affaire à suivre.