Le S&P 500, le Nasdaq et le CAC 40 atteignent un record

Publié le
23/2/2024

Les investisseurs du monde entier font la fête, et ça se ressent

  • Comme on vous le disait plus haut, le S&P 500, le Nasdaq et le CAC 40 ont atteint de nouveaux records.
  • Et même le Nikkei (principal indice boursier japonais) atteint son plus haut niveau depuis 34 ans.

Pourquoi ? La raison en six lettres : Nvidia.

  • Rappel : le géant américain des puces de l’IA porte les marchés mondiaux puisque son action représente environ 35% de la performance totale du S&P 500 en 2024. Et une fois de plus, Nvidia a publié un banger jeudi.
  • Après la publication de ses résultats exceptionnels, l’action Nvidia a explosé de 16,40% hier, ce qui ajoute ≈ 230 milliards de dollars à sa capitalisation boursière qui dépasse désormais les 1900 milliards. Nvidia bat donc le record du plus gros gain de l’histoire sur une journée détenu par Meta, qui l’avait obtenu début février.

La question à un million : jusqu’où ira Nvidia ? On est tenté de faire le parallèle entre Cisco (star de la bulle internet) et Nvidia, « l’action la plus importante au monde » (selon S. Rubner de Goldman Sachs), mais c’est plus compliqué que ça.

Rappel : pour savoir si on est dans une bulle, les investisseurs surveillent notamment le « Price-earning ratio » (PER) qui se calcule en divisant la capitalisation boursière d’une entreprise par son résultat net, ou en divisant le cours d’une action par le bénéfice net par action.

  • Pourquoi ? Quand le PER est très élevé, on peut parler de bulle puisque les investisseurs achètent l’action alors que les bénéfices ne sont pas au RDV. Mais contrairement à Cisco, dont le PER a atteint un pic à plus de 130 fois les bénéfices attendus, celui de Nvidia a reculé ces derniers mois (de 60 à ≈ 30).
  • En clair, ses profits augmentent encore plus vite que son cours, et plus que tout, sa marge, déjà à des niveaux qui donnent le tournis, continue de progresser et devrait dépasser les 75% ce trimestre.

D. Rainville (Sycomore AM) résume la situation : Nvidia vend toujours plus de puces, toujours plus chères et toujours plus performantes. Son expertise unique lui donne une position quasi monopolistique dans le secteur, “et il n’y a pas de raison que cela change dans les deux ou trois prochaines années”.

Bref. J. Huang, fondateur et CEO de Nvidia, a déclaré que cette année serait encore plus folle : « L’IA générative a atteint un point de bascule. La demande augmente dans le monde entier parmi les entreprises, les industries et les États. L’année à venir apportera des cycles de nouveaux produits majeurs avec des innovations exceptionnelles pour aider à propulser notre industrie vers l’avant. »

Un peu de recul : Pour le moment, la comparaison avec la bulle internet n’est pas justifiée, mais on ne peut s’empêcher de rappeler l’histoire d’horreur puisque les titans peuvent toujours chuter. Cisco, « le pari le plus sûr de l’ère Internet » selon Bloomberg à l’époque, a dégringolé de 90 % dans les années suivant son pic…