Le programme économique du Rassemblement National

Jordan bardella
Publié le
19/6/2024

Alors que la campagne pour les législatives bat son plein, on fait le point sur les propositions économiques du Rassemblement National. Grandement inspiré du programme de Marine Le Pen lors des présidentielles de 2022, la feuille de route semble inquiéter les marchés.

Au programme, dans les grandes lignes :

  • Réforme des retraites : retour en arrière sur l’âge légal de 64 ans voire 60 ans (une mesure qui viendrait “dans un second temps” selon J. Bardella). Perte estimée pour le retour à 60 ans : 26,5 milliards € / an (Institut Montaigne).


  • Perte estimée pour le retour à 60 ans : 26,5 milliards € / an (Institut Montaigne). Perte estimée : 12,6 milliards € / an (Institut Montaigne).


  • Baisser la TVA sur les factures d’énergie, de gaz et d’électricité, de 20 % à 5,5 %. Perte estimée : 17 milliards € / an (ministère de l’économie).

Pour financer ces mesures :

  • Impôts sur les superprofits des entreprises


  • Impôts sur le patrimoine financier des ménages. Comprend les assurances-vie et autres placements.


  • Réduction de la contribution française à l’Union européenne de 5 milliards d’euros. Une mesure qui nécessite tout de même un accord avec Bruxelles.

Dans l’ensemble : l’Institut Montaigne a chiffré le coût des différentes mesures du RN pour les finances publiques à 120 milliards d’euros par an, pour 18 milliards d’économies.

Pour rappel, le déficit public de la France en 2023 était de 154 milliards d’euros.

Comment les marchés voient le RN ? L’annonce de la dissolution a fait trembler le taux d’emprunt de la France, simplement à l’idée qu’un parti de l’extrême prenne le pouvoir.

Problème : Plus les taux d’emprunt obligataire augmentent, plus le coût de la dette publique est élevé. « Si le RN applique son programme, une crise de la dette est possible en France » selon Bruno Le Maire.

À noter : l’annonce a aussi fait chuter l’indice boursier du CAC 40 à un plus bas sur 3 mois.

Le programme économique du RN a quelques points communs avec celui de Liz Truss, ancienne première ministre au Royaume-Uni.

Son programme, à plus de 100 milliards de livres, qui prônait des baisses d’impôts massives financées par la dette, a provoqué une flambée des taux d’emprunt du Royaume-Uni et une panique des marchés. Les taux d’emprunt du pays ont bondi de 29% et la banque d’Angleterre a dû intervenir.

Un peu de recul : Le RN héritera des comptes laissés par la majorité présidentielle, et 3 000 milliards d’euros de dettes, ça laisse peu de marge de manœuvre.

Résultat : J. Bardella a récemment laissé entendre que le programme de M. Le Pen ne serait pas applicable faute de moyens.

  • Il a repoussé indéfiniment certaines promesses, comme l’exonération d’impôts pour les moins de 30 ans et la réduction des charges sur les augmentations de salaire.


  • Il est aussi resté flou sur l’abrogation de la réforme des retraites qui avait été promise, tout comme la baisse de la TVA sur 100 produits de première nécessité et la nationalisation des autoroutes.

Bref. Le RN, porté par la vision de M. Le Pen, veut mettre en place un « patriotisme économique » et un « localisme » pour « réindustrialiser et produire les richesses en France » selon les mots de M. Le Pen. Mais les mesures proposées sont parfois pointées du doigt pour leur difficile mise en œuvre.