Le point sur la situation économique de la France à la rentrée
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On profite de la rentrée pour faire le point sur la situation économique en France.
Dans les faits : Pendant que certains sirotaient des cocktails au bord de la plage, du côté de l’Insee, l’ambiance du mois d’août était différente : l’institut a mis les bouchées doubles en publiant de nombreux rapports.
Côté inflation : L’indice des prix à la conso (l’inflation) s’est établi à 1,9 % en août, son plus bas niveau depuis 2021. Cette baisse est due à la chute des prix de l’énergie (de 8,5% en juillet à 0,5% en août), qui compense la hausse des prix des services (2,6% en juillet contre 3,1% en août).
Côté croissance : Le PIB a augmenté de 0,2% au deuxième trimestre contre une estimation de 0,3%.
- La consommation des ménages a légèrement augmenté (de -0,1% au 1er trimestre à 0,1% au 2ème trimestre) et les dépenses d’investissement des entreprises ont diminué ce trimestre (-0,5%), mais sont restées stables comparé au 1er trimestre.
Côté emploi : L’emploi salarié a très légèrement diminué au deuxième trimestre avec une baisse de 12 900 emplois et après une hausse de 0,3 % au premier trimestre (soit +78 600 emplois).
Problème : Les chiffres semblent bons mais la réalité est toute autre. Selon D. Ferrand, économiste et DG de Rexecode, « la croissance, depuis le début de l’année, provient uniquement du commerce extérieur et de la dépense publique. Du côté du secteur privé, on n’a pas grand-chose à se mettre sous la dent ».
- Plus encore : Le 23 août, l’Insee a publié l’indicateur du “climat global des affaires”. Il est remonté à 97 après avoir chuté de 99 à 94 en juillet. Selon l’Insee, ça révèle “une dynamisme assez faible de l’activité sous-jacente, au-delà du boost ponctuel apporté cet été par les Jeux olympiques”.
Et maintenant ? Le plus gros problème reste l’incertitude politique. « Les chefs d’entreprise ont mis les projets d’investissements ou de recrutements sur pause » selon F. Asselin, président de la Confédération des petites et moyennes entreprises.
- Pour ne rien arranger : On a enregistré plus de 63 000 défaillances d’entreprises sur un an à la fin juillet qui « ne sont plus imputables à l’effet Covid et aux remboursements de PGE [prêts garantis par l’Etat] » mais plutôt à des causes structurelles selon F. Asselin.
- Les faillites touchent des entreprises comptant entre vingt et cent salariés, alors qu’elles concernaient les toutes petites entreprises il y a quelques mois.
À noter : Le flou artistique pourrait bientôt toucher à sa fin. E. Macron reçoit Bernard Cazeneuve, François Hollande et Nicolas Sarkozy à l’Élysée aujourd’hui et l’entourage du président a précisé que la rencontre avec B. Cazeneuve s’inscrivait dans la poursuite des consultations pour nommer le prochain premier ministre.
Bref. D’après H. Baudchon, responsable de la recherche économique sur les pays de l’OCDE chez BNP Paribas, il n’y a pas de quoi s’inquiéter : « Quand on regarde les déterminants de l’investissement ou de l’emploi », la politique d’un gouvernement « n’est pas du tout le déterminant principal. Ce qui compte pour les entreprises, ce sont les débouchés » liés à leurs investissements.