Le Parti travailliste a remporté les élections anticipées au Royaume-Uni
.webp)
Bon vent au premier ministre britannique Rishi Sunak : le Parti travailliste a remporté les élections anticipées au Royaume-Uni avec 410 sièges sur 650.
Pourquoi on en parle ? Comme en France, ces élections anticipées marquent un tournant dans l’histoire du pays. Avec cette défaite historique du Parti conservateur, qui est au pouvoir depuis 14 ans, une transformation du pays est à prévoir.
Dans les faits : Les Britanniques ont voté hier pour renouveler les 650 sièges de la Chambre des communes (Parlement). Après 14 ans au pouvoir et 5 premiers ministres différents, c’est Keir Starmer, ancien avocat des droits humains et leader du Parti travailliste, qui va succéder à Rishi Sunak au 10 Downing Street.
Comment en est-on arrivé là ? En 14 ans, le Royaume-Uni a traversé des crises qui ont fragilisé les Conservateurs : Brexit, gestion douteuse du Covid-19, inflation, augmentation de la pauvreté, système de santé au bord du gouffre, scandales des premiers ministres (Partygate de B. Johnson, les 45 jours de Liz Truss).
- Plus encore : Contrairement à la France, la presse britannique n’hésite pas à recommander de voter pour certains partis. Cette année, des médias influents traditionnellement orientés vers la droite comme le Financial Times, The Economist et The Sun, ont appelé à soutenir le Parti travailliste.
Dans le détail : La situation économique est catastrophique. Le pays était en récession (baisse du PIB sur deux trimestres consécutifs) dans la seconde moitié de 2023. Malgré le rebond de l’activité début 2024 et le ralentissement de l’inflation qui a enfin atteint les 2% le mois dernier, l’OCDE estime que le Royaume-Uni aura la pire performance des pays du G7 en 2025, avec une croissance de 1%.
- Rappel : Les effets du Brexit continuent de peser. Depuis le vote de 2016, le PIB britannique n’a augmenté que de 6%, contre les 24% dans l’UE selon Bloomberg. Le Brexit entraînerait aussi une perte annuelle de ≈ 162 milliards d’euros, soit 6% de l’économie britannique selon un rapport de Cambridge Econometrics commandé par le maire de Londres.
Comment financer ces projets ? Sous la direction de K. Starmer, le parti travailliste s’est rapproché stratégiquement de la City de Londres (quartier financier historique). Cet alignement vise à attirer des capitaux privés pour stimuler la croissance économique, un contraste marqué avec la politique radicale de J. Corbyn en 2019.
- Plus encore : Le parti travailliste veut réparer les dégâts causés par le Brexit, et soutenir le secteur des services financiers et professionnels qui a contribué à hauteur de 110,2 milliards de livres aux recettes fiscales en 2023 selon une étude de PwC.
Bref. Plus globalement, les travaillistes britanniques veulent s’inspirer du « Bidenomics » américain pour redresser le pays. Leur stratégie inclut aussi une augmentation ciblée des impôts, en mettant notamment fin au statut des « non dom » (résidents étrangers bénéficiant d’exonérations fiscales pendant les 15 premières années de résidence) et en taxant les superprofits des grandes entreprises pétrolières.