Le montant total de la dette mondiale atteint 315 000 milliards de dollars

Publié le
22/2/2024

315 000 000 000 000. C’est le montant total de la dette mondiale selon The Institute of International Finance (IFF), et c’est aussi un nouveau record…

Dans les faits : La dette mondiale a augmenté de 15 000 milliards au dernier trimestre 2023, et cette hausse a principalement été drivée par les marchés matures, menés par les États-Unis, la France et l’Allemagne qui sont à l’origine de 55% de cette augmentation. Mais les économies émergentes comme l’Inde, la Chine ou la Russie enregistrent elles aussi des pics préoccupants.

  • Il y a eu une accélération importante puisque le niveau de la dette mondiale était de 210 000 milliards il y a encore 10 ans. Simple rappel.

Comment en est-on arrivé là ?

1/ Durant les crises (dont le Covid), les États ont massivement emprunté pour maintenir l’économie en vie.

2/ Dans l’ancien monde, les taux d’intérêt étaient historiquement bas, et les gouvernements et les entreprises en ont bien profité pour emprunter et élever leur niveau de vie.

Problème : Les taux sont remontés depuis, et le lifestyle des États aussi. En clair, pour garder la belle vie, ils continuent d’emprunter toujours autant voire plus, mais l’addition est de plus en plus salée…

Rappel : Quand un État emprunte, il émet des obligations (des titres de dette). En clair, si on achète un titre d’obligation français, on prête de l’argent à l’État qui, en contrepartie, nous verse chaque année des intérêts et rembourse la somme prêtée au terme du placement. Mais dans ce genre de schéma, la dette n’est généralement jamais remboursée…

  • Au lieu de ne pas payer, ce qui serait préjudiciable à sa street cred’, l’État émet de nouvelles obligations pour rembourser les anciens crédits : un nouveau crédit remplace l’ancien, mais avec la hausse des taux, les nouvelles charges financières sont plus importantes que les précédentes.

Résultat : La France a dépassé les 3 000 milliards d’euros de dette en 2023, et va emprunter un montant record de 285 milliards cette année. Au total, elle devra rembourser l’équivalent de 52,2 milliards d’euros d’intérêt sur sa dette en 2024. C’est le deuxième poste de dépenses après le ministère de l’éducation.

Bref. Le cas le plus inquiétant reste celui des pays émergents qui s’endettent comme jamais selon l’IFF. En clair, ils ne bénéficient pas de la légitimité des pays développés pour s’endetter à l’infini pour faire jouer le roulement… Sur les trois dernières années, il y a eu 18 défauts souverains (quand un pays ne peut plus rembourser sa dette) dans 10 pays en développement selon la Banque mondiale : c’est plus que le total des deux décennies précédentes réunies…