Le marché de l’immobilier a enregistré en 2023 une chute « historique »

Le marché de l’immobilier a enregistré en 2023 une chute « historique » de 22 % des ventes de logements anciens selon l’Insee.
Pourquoi on en parle ? On parle là du pire recul des ventes depuis 50 ans et la baisse devrait se poursuivre en 2024. Mais après toutes les galères, le marché immobilier français est à un point de bascule.
Rappel : L’augmentation des taux d’intérêt et les difficultés d’accès au crédit immobilier expliquent cette baisse. Concrètement, les Français ont vu leur pouvoir d’achat immobilier diminuer de 15% en deux ans, avec une capacité d’emprunt en baisse de 25% depuis janvier 2022.
Dans le détail : Les baisses de prix, qu’on n’avait pas vues depuis 1800 av. J.-C., sont enfin là, notamment à Paris (-5,7 %) et dans sa banlieue (-3,6 %).
Et en 2024 ? Loïc Cantin, président de la Fédération Nationale de l’Immobilier (Fnaim), n’a pas bégayé pendant sa conférence de presse d’hier : 2024 sera selon lui marquée par une baisse de 5 à 7% des prix de l’immobilier en France. Cette prévision est plus pessimiste que celle du site Meilleursagents.com qui vise une baisse de 4%.
Point positif : La Fnaim prévoit une stabilisation des taux de crédits immobiliers autour de 4% en 2024 grâce à une plus grande souplesse des banques encouragée par des perspectives de baisse des taux directeurs. Mais cette baisse des taux tarde, et ne devrait pas arriver avant mi-2024…
Résultat : Les investisseurs immo pourraient avoir un orgasme avec ce scénario :
- Les prix de l’immobilier baissent compte tenu de la faible demande. Concrètement, il faudrait que les prix chutent de 10 à 15% pour compenser la baisse de capacité d’achat selon la Fnaim.
- Les taux directeurs se maintiennent, voire baissent.
- Les banques, en vue de cette baisse, vont baisser leurs taux pour être plus compétitives.
Résultat : Fenêtre de tir avec des prix de l’immobilier faibles et des banques qui reprennent leur cœur d’activité : le prêt.
Petit bémol : C’est C. Lagarde, président de la banque centrale européenne, qui aura le dernier mot. Si l’inflation repart, elle pourrait retarder, voire augmenter les taux.
Bref. La Fnaim suggère donc des mesures pour stimuler le marché comme la suspension des limites d’endettement, la possibilité de garder le même prêt en changeant de bien immobilier, et la possibilité de transférer un prêt de vendeur à acheteur pour que l’acheteur puisse reprendre le prêt du vendeur au lieu d’en obtenir un nouveau. Mais ce ne sera sans doute pas du goût des banques qui gagnent plus à proposer de nouveaux crédits à des taux au plus haut…