Le Haut Conseil des finances publiques doute du plan budgétaire du gouvernement

Une histoire sans fin. Le Haut Conseil des finances publiques critique à son tour le plan budgétaire du gouvernement.
Pourquoi on en parle ? En attendant la note de la France par les agences de notation Fitch et Moody’s (26 avril) et la potentielle procédure pour déficit excessif de la Commission européenne, le gouvernement devait trouver un plan solide. Mais le nouveau plan n’a convaincu personne, et ces objectifs irréalisables pourraient nous plonger dans un véritable gouffre.
Dans les faits : Le ministère des finances prévoit une croissance du PIB de 1% en 2024 et de 1,4% en 2025, bien plus optimiste que le consensus général des économistes et des instances comme le FMI et l’OFCE.
- Pour en arriver à cette conclusion, le gouvernement mise notamment sur la baisse des taux d’intérêt de la BCE, une baisse de 0,8% du taux d’épargne et une hausse de la productivité du travail.
Problème : Les économistes s’accordent sur 0,7% de croissance en 2024 et les coupes budgétaires la réduisent même à 0,5% selon l’OFCE. Le Haut Conseil des finances publiques, qui veille à ce que les prévisions macroéconomiques du gouvernement soient réalistes, déplore le « manque de crédibilité » et de « cohérence » de sa trajectoire financière.
Rappel : Le déficit public français a largement dépassé les attentes à 5,5% du PIB en 2023 (≈ 154 milliards d’euros), et le gouvernement s’entête à maintenir l’objectif des 3% d’ici 2027.
- Le pari du gouvernement ? L’économie croît ++ ⟹ les entreprises font + de profits et les citoyens gagnent + ⟹ l’État collecte + d’impôts sans avoir à augmenter les impôts.
- Problème : Si la croissance n’est pas à la hauteur des prévisions, les recettes fiscales prévues ne seront pas au RDV. Le gouvernement serait donc obligé de couper ses dépenses en sacrifiant la croissance économique, ou à s’endetter toujours plus pour combler le trou dans la caisse.
- En clair, l’Etat se retrouverait dans l’impasse si on n’atteint pas les objectifs.
Bref. Le plan ne tiendrait qu’à un fil, et le ministère de l’économie est en train de répéter les mêmes erreurs que lors de sa première estimation. Plus que tout, leur plan pourrait très facilement tomber à l’eau en cas de dégradation du conflit au Moyen-Orient puisque la baisse des taux serait retardée et l’inflation risquerait de revenir en force.