Le gouvernement veut faire appliquer les lois Egalim pour apaiser la colère des agriculteurs

Publié le
28/1/2024

Gabriel Attal a tenté d’éteindre le feu dans les campagnes avec 10 annonces suite au blocage des autoroutes, mais les agriculteurs s’apprêtent à paralyser Paris ce lundi.

Un peu de contexte : Vous n’y aurez pas échappé, les agriculteurs bloquent les routes pour protester notamment contre l’augmentation des prix du gazole, la bureaucratie complexe… et contre le niveau de leurs revenus avec le non-respect des lois Egalim.

De quoi on parle ? Les lois Egalim (États généraux de l’alimentation) ont été rédigées à la suite d’une concertation de l’ensemble de la chaîne alimentaire française lancée en 2017. Trois lois Egalim ont été votées depuis 2018.

L’objectif : protéger les revenus des agriculteurs, souvent marginalisés dans un système dominé par les distributeurs (Carrefour, Leclerc, etc.).

  • Egalim I a notamment introduit “l’inversion de la construction du prix” qui a permis aux agriculteurs de proposer un prix de vente basé sur leurs coûts de production, renversant la dynamique habituelle où le prix est dicté par les distributeurs ou les industriels.


  • Egalim II visait à consolider les acquis et à pallier les manquements.


  • Loi Descroizaille (qualifiée de « loi Egalim III ») permet notamment aux fabricants de cesser les livraisons si les négociations n’aboutissent pas avant le 1er mars. En clair, le but est de donner encore plus de poids aux petits producteurs.

Problème : avec le retour en force de l’inflation et les préoccupations de pouvoir d’achat, les industriels et les distributeurs ont fait les morts. Ils ont esquivé les lois Egalim, notamment celle concernant le principe de non-négociabilité du prix des matières premières agricoles en refusant de reconnaître la hausse des coûts de production, pour baisser les prix en rayon sans avoir à tailler dans leurs marges.

Résultat : Gabriel Attal va annoncer « 3 sanctions très lourdes » dans les prochains jours contre les entreprises qui ne respectent pas la loi Egalim. Une sanction de 2% du chiffre d’affaires des distributeurs et des industriels est envisagée.

Bref. Bruno Le Maire a promis de durcir les contrôles dès la semaine du 29 janvier, mais le gouvernement devra apporter des solutions plus concrètes pour calmer la colère des agriculteurs qui veulent bloquer les grandes métropoles de l’hexagone.