Le gouvernement revoit à la hausse le déficit public 2024 de la France, à 5,1% du PIB

Publié le
11/4/2024

Après le déficit de 2023, les projections de 2024 sont venues ajouter de l’huile sur le feu : elles viennent d’être revues à la hausse à – 5,1% contre – 4,4% attendus.

  • Résultat : Le gouvernement cherche désormais 10 milliards d’euros d’économies supplémentaires, en plus des 10 milliards déjà prévues.

Flashback : Le gouvernement avait tout misé sur une forte croissance qui aurait permis de réduire le chômage, d’augmenter les recettes de l’État et donc de se désendetter. Mais “Tout le monde a un plan jusqu’au premier coup-de-poing dans la face” comme dirait Mike Tyson. Le chômage a augmenté, les prévisions de croissance ont été revues à la baisse, et la France n’a plus de plan…

Problème : Le gouvernement doit envoyer son plan de stabilité (sa To Do List pour tendre vers les 3% de déficit) à la Commission européenne le 17 avril. Mais pour atteindre ce seuil, l’Etat doit économiser 70 milliards. En un an. Autrement dit, c’est mission impossible.

  • En parallèle, il attend la sentence de l’agence de notation Moody’s qui tombera le 26 avril, sans compter les élections européennes qui sont très mal parties pour la majorité.

Et maintenant ? La majorité doit trancher : soit il faut nettement (et vraiment) réduire les dépenses, soit il faut augmenter les impôts, mais le problème, c’est la marge de manœuvre du président.

Au sein de la majorité. E. Macron et G. Attal s’opposent à de nouvelles coupes budgétaires et au budget rectificatif par peur de la motion de censure. Ils préfèrent privilégier des solutions pour faire entrer du cash dans les caisses avec notamment les nombreux projets de réformes (taxation des rentes, assurance chômage, etc.), Mais de son côté, B. Le Maire ne lâche pas l’affaire : il veut son budget rectificatif.

À l’assemblée nationale. La gauche veut la taxation des superprofits et s’oppose à la réduction des dépenses sociales. La droite demande à réduire les dépenses sociales et soupçonne le gouvernement de préparer une hausse des impôts (taxation des rentes). Mais contraindre la droite pourrait mener à la motion de censure, et à une dissolution du parlement…

Bref. La France est l’un des pires élèves d’Europe en matière de déficit : on parle notamment d’un trou dans la caisse de 154 milliards d’euros en 2023, et seuls Malte, la Hongrie, la Roumanie, et l’Italie sont pires que nous. Les prochaines échéances du 14 avril à la Commission Européenne et du 26 avril pour les agences de notation seront déterminantes pour la suite de l’aventure…