Le dollar chute après l’annonce de la nomination de Scott Bessent

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Publié le
25/11/2024

Depuis l’élection de Trump, le dollar semblait invincible. Le billet vert a même enregistré sa plus longue série de hausses hebdomadaires en plus d’un an. Mais tout a changé avec la nomination de S. Bessent au Trésor américain qui a mis fin à la fête et ce lundi, la baisse du dollar a encore accéléré.

Pourquoi on en parle ? Le taux de change euro-dollar (EUR/USD) influence les prix (donc l’inflation), et la compétitivité des exportations européennes. En clair, quand l’euro se baisse face au dollar, les importations payées en dollars (comme le pétrole ou le gaz) deviennent plus chères, ce qui augmente donc les coûts pour les consommateurs et les entreprises européennes…

  • Ces hausses de prix pourraient aussi obliger la BCE à revoir sa politique et ralentir les baisses de taux prévues. Bref, rien de bien souhaitable.

Flashback : En 2000, l’EUR/USD atteint son minimum à 0,8252. La dépréciation de l’euro a contribué à une hausse de l’inflation en Europe, dépassant la cible de 2 %, ce qui a poussé la Banque centrale européenne à augmenter ses taux directeurs, et ce malgré une économie fragilisée par l’éclatement de la bulle internet.

Dans les faits : L’euro a chuté depuis la victoire de D. Trump, sauf que la nomination de S. Bessent a déclenché un léger rebond.

Pourquoi ?

  1. L’idée du protectionnisme de Trump a initialement fragilisé l’euro, puisque : augmentation des droits de douane = produits européens moins compétitifs.
  2. Selon K. Brooks, directrice de la recherche chez XTB, « Bessent est perçu comme un antidote aux visions économiques les plus extrêmes de Trump. » Fondateur du fonds d’investissement Key Square Group, il est attendu qu’il adopte une approche pragmatique et rigoureuse pour gérer les finances des États-Unis.

Un peu de recul. S. Bessent s’est déjà exprimé en faveur d’un dollar fort et du maintien des droits de douane. Certains pensent donc que la récente baisse du dollar pourrait être temporaire, liée à des prises de bénéfices, avant une nouvelle pression à la baisse sur l’euro.

Bref. Selon la Direction générale du Trésor, les États-Unis ne représentent que 8 % des exportations françaises, soit moins de 2 % du PIB. Et reste à savoir dans quelle mesure les politiques protectionnistes annoncées par Trump seront réellement mises en œuvre ou resteront au stade de promesses de campagne.