Le coup de chaud de la Deutsche Bank

Publié le
26/3/2023

Comme on le disait la semaine dernière : un jour, une banque. C’est désormais au tour du géant allemand Deutsche Bank de faire transpirer l’économie mondiale.

Un peu de contexte : L’action Deutsche Bank (DB) a chuté de 8,6% ce vendredi, et le scénario semble se répéter une fois de plus après la faillite de SVB, Signature Bank et du Crédit Suisse. Mais cette fois-ci, c’est encore une autre histoire.

Qu’est-ce qu’il s’est passé ? Cette panique a été provoquée par une hausse des prix des “credit default swaps” (CDS), un dérivé financier qui permet aux créanciers de s’assurer contre le risque de défaut de la DB. En clair, un prêteur qui redoute le défaut de paiement d’un emprunteur utilise souvent un CDS pour se couvrir du risque. Évidemment, la hausse du prix des CDS laisse entendre que les investisseurs redoutent le défaut de DB, ce qui entraîne la panique sur les marchés.

Et comme on se remet tout juste de la faillite de Crédit Suisse, les investisseurs, toujours paniqués, se sont débarrassés en masse des actions de la DB.

CS vs DB : Le Crédit Suisse et la Deutsche Bank n’ont rien à voir. Les deux banques ont récemment  traversé une phase de restructuration pour tenter de sortir de la team “maillon faible” des banques européennes. La différence entre les deux banques, c’est que la DB a réussi son virage et vient d’afficher son année la plus rentable depuis 2007, et n’a pas connu de sorties de dépôts massifs comme le CS.

Et maintenant ? Eh bien même les experts de Wall Street ne comprennent pas vraiment. Les analystes de Citigroup ont décrit cette vente massive comme étant “irrationnelle” et ont suggéré que les « gros titres des médias » pourraient effrayer les clients de la banque.

  • « La Deutsche Bank a fondamentalement modernisé et réorganisé son modèle économique et est très rentable. Il n’y a pas lieu de s’inquiéter de quoi que ce soit », a déclaré ce vendredi le chancelier allemand, Olaf Scholz, qui a tenté de rassurer les clients de la banque.

Bref : Le principal risque pour DB est que la crise de confiance s’accélère et provoque une fuite des clients qui, elle, mettrait en difficulté le géant. Pour ne rien arranger, K. Georgieva, présidente du FMI, a déclaré ce dimanche que les risques pour la stabilité financière avaient augmenté et a appelé à une vigilance continue. Affaire à suivre aujourd’hui, et en attendant, la panique s’est aussi fait ressentir en France : Société générale a perdu 6,13% et BNP Paribas, 5,27%.