Le CAC 40 a officiellement effacé tous les gains depuis le début de l’année

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Publié le
16/6/2024

Le CAC 40 (indice boursier qui regroupe les 40 plus grandes entreprises françaises) a officiellement effacé tous les gains depuis le début de l’année.

Dans les faits : Le CAC 40 a chuté de plus de 6% la semaine dernière, soit sa plus grosse chute sur une semaine depuis l’invasion de l’Ukraine en mars 2022. Cette baisse met non seulement en péril le statut de la France de premier marché européen d’actions, mais aussi celui de l’euro, la devise majeure la moins performante face au dollar la semaine dernière.

  • À noter : en parallèle, les taux d’emprunt de la France se sont envolés : l’écart entre le taux d’emprunt français à dix ans et celui de l’Allemagne a atteint un niveau record depuis 2017. En fonction des résultats des élections, les marchés pourraient réagir encore plus fort. Si le taux venait à passer de 3% à 4%, on parle de 3 milliards d’euros d’intérêts à payer en plus la première année. Simple rappel.

Comment en est-on arrivé là ? Les investisseurs, qui ne supportent pas l’incertitude, “préfèrent se délester des actifs jugés trop risqués » selon un trader chez Krechendo Trading. En l’occurrence, c’est le choc de la dissolution qui leur fait craindre que les finances publiques continuent de déraper si l’un des deux extrêmes arrive au pouvoir. Selon un sondage Opinionway, le RN obtiendrait 33% au premier tour, devant le Nouveau Front populaire (25 %) et la majorité présidentielle (20 %).

Où est le problème ? Avec un déficit à 5,5% du PIB et une nécessité de trouver 25 milliards d’euros d’économies d’ici 2025 pour respecter les engagements européens, les investisseurs veulent au pouvoir un parti qui veut régler ce problème en priorité. Sauf que le Front Populaire et le Rassemblement National comptent dépenser comme si demain n’existait pas en cas de victoire aux prochaines élections.

  • Côté RN, le budget annuel de l’État est fixé à plus de 100 milliards d’euros. Selon Allianz Trade, leurs propositions pourraient réduire la croissance de 0,3 point de pourcentage et augmenter le déficit à 6,5 % du PIB d’ici 2026.

  • Au Nouveau Front populaire, le chiffrage n’est pas encore clair. La majorité présidentielle a estimé leurs mesures à 287 milliards d’euros, et la suppression de 1,2 million d’emplois.

Un peu de recul : Les investisseurs optimistes veulent croire à un scénario « à l’italienne », en référence à l’arrivée au pouvoir de G. Meloni, issue de l’extrême droite, qui a noué une alliance avec la droite traditionnelle et mené une politique  bien moins dépensière que prévu.

Bref. Scénario optimiste ou pas, une chose est sûre : la volatilité des marchés devrait rester élevée jusqu’au premier tour des élections, avec une incertitude persistante en l’absence de coalition viable, selon la banque Barclays.