La zone euro évite la récession avec une croissance de 0,5%

Ce qui devait arriver… eh bien n’arriva pas. La zone euro évite la récession et enregistre une croissance de 0,5% en 2023 sur un an, et la France, de 0,9 %.
Pourquoi on en parle ? De l’économiste en béton de Bloomberg à notre beau-frère boursicoteur à Limoges, tout le monde avait prédit la récession, mais la zone euro et la France ont finalement donné tort aux haters.
Comment en est-on arrivé là ? Bon, en réalité, on n’est pas passé loin. Le PIB de la zone euro est resté stable au dernier trimestre après un recul de 0,1% de juillet à septembre. Croyez-le ou non, mais cette perf’ est notamment due à l’Espagne qui affiche +2,5% au compteur l’an dernier grâce au tourisme, et à… la France, qui fait mieux que la moyenne (+0,5%) notamment grâce aux ventes de l’aéronautique.
- A l’inverse, l’Allemagne, première économie européenne, a reculé de 0,3%, plombée par la crise du secteur industriel qui souffre des coûts de l’énergie.
Rappel : cette baisse de l’activité était attendue et même souhaitée. Le but pour la Banque centrale européenne était de réduire l’inflation, ce qui passe par le refroidissement de l’économie : hausse des taux d’intérêt ⟹ hausse du coût de l’emprunt ⟹ baisse des investissements ⟹ diminution de la consommation ⟹ baisse des prix ⟹ ralentissement de la croissance économique.
Et maintenant ? On ne s’emballe pas. Mis à part le deuxième trimestre qui était plutôt bon à 0,7%, la croissance française a stagné à 0% d’octobre à décembre, tout comme au premier et au troisième trimestre. Et on s’en contente aujourd’hui, mais rappelons qu’elle était de 2,5 % en 2022 et de 6,4 % en 2021. Simple rappel.
À noter : contrairement aux États-Unis, la France n’a pas pu compter sur le principal moteur de l’économie qui représente la moitié du PIB : la consommation des ménages, en baisse de 0,6 % au quatrième trimestre.
Un peu de recul : Le monde a survécu au grand choc inflationniste, et ce n’est pas nous qui le disons : le FMI a publié ses prévisions hier avec une estimation de la croissance relevé à 3,1 % cette année, et un taux similaire en 2025 grâce à la performance de l’économie américaine et du plan de relance prévu en Chine.
- « Nous sommes très loin d’un scénario de récession mondiale » a déclaré mardi matin à la presse Pierre-Olivier Gourinchas, économiste en chef du FMI.
Bref. La reprise en France restera lente malgré tout – l’Insee attend un « rebond modéré de l’activité, de l’ordre de 0,2 % au premier trimestre et également 0,2 % au deuxième ». Mais ces chiffres pourraient changer d’ici là avec la situation des taux, la santé de l’Allemagne (premier client de la France), et les crises géopolitiques…