La Russie organise le sommet annuel des Brics à Kazan

Kremlin
Publié le
22/10/2024

V. Poutine a réuni les BRICS+ à Kazan pour l’événement diplomatique le plus important jamais organisé en Russie selon le Kremlin.

Pourquoi on en parle ? La Russie est en guerre depuis deux ans et demi, et spoiler alert, non, l’économie russe ne s’est pas effondrée malgré les 14 vagues de sanctions économiques. V. Poutine veut donc montrer qu’il est loin d’être isolé sur la scène internationale avec cet évènement, et qu’il en a encore dans le ventre.

Dans les faits : Près de 40 pays, dont l’Iran et l’Égypte, seront réunis pour trois jours d’échanges, avec la participation des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) et les pays candidats, invités et observateurs.

Pourquoi ? Pour ne surtout pas parler de la guerre en Ukraine et plutôt aborder la crise au Proche-Orient. Et tout ça, dans un cadre « multipolaire », voulu par le maître du Kremlin avec des partenaires fiables, et loin des diktats occidentaux.

Objectif : S’éloigner de la domination américaine en créant :

  • Un nouveau Bretton Woods (base du système monétaire international)
  • Une nouvelle plateforme d’échanges interbancaires pour contrer l’exclusion de la Russie du système SWIFT.
  • Une bourse aux céréales spécifique aux BRICS (la Russie est le 1er exportateur de blé, soit 30 % de l’offre mondiale de blé. Simple rappel).

Et pour rappel, les BRICS pèsent sur l’échiquier mondial : ils représentent 41 % de la population mondiale, 37 % de l’économie mondiale, 25 % du pétrole et 50 % des minerais de la planète. Leur croissance prévue pour 2024-2025 est de 4,4 %, contre 1,7 % pour les pays du G7. Bref, c’est du lourd.

Un peu de recul : Cet agenda est plus idéologique que réaliste. Trop de divergences éloignent les différents membres. La Chine et la Russie aimeraient agrandir l’alliance alors que l’Inde, appuyée par le Brésil et l’Afrique du Sud, craint que l’inclusion de nouveaux pays dilue leur influence. Et pire, le Brésil, l’Inde et la Turquie ont adopté des droits de douane contre les voitures électriques chinoises, tensions dans la villa.

Bref. Pendant ce temps, les liens entre la Chine et la Russie se renforcent : leurs échanges ont bondi de 26 % en 2023, et 53 % des échanges extérieurs russes se font en yuan. Pas de panique pour le dollar : il reste largement dominant (47,8 % des paiements internationaux), loin devant le yuan (4,74 %) mais la monnaie chinoise progresse vite.