La Paris Games Week a ouvert ses portes à Paris dans un contexte tendu pour le jeu vidéo

La Paris Games Week a ouvert ses portes à Paris et l’industrie du jeu vidéo, actuellement en mode zombie sans munitions, espère que l’événement lui redonnera un peu de souffle.
Pourquoi en parle ? Entre 2022 et 2024, 30 000 emplois ont disparu dans la création et l’édition de jeux vidéo, soit 10 à 15 % du secteur, selon l’économiste L. Michaud. Et pour ne rien arranger, les revenus du secteur sont en-dessous des attentes à 190 milliards de dollars en 2024, avec 2 % de croissance.
Dans les faits : Que ce soit chez des géants comme Microsoft et Sony ou dans les petits studios, tout le monde galère. En France, nos fleurons ne sont pas épargnés : Don’t Nod, créateur de « Life Is Strange », prévoit de réduire ses effectifs de 20 % et a perdu 70 % de sa valeur en bourse depuis janvier. Ubisoft lui, a supprimé près de 1 800 emplois en deux ans, avec une chute de 40 % de sa valeur depuis le 1er janvier.
Comment en est-on arrivé là ?
- Pendant le Covid, la demande a explosé et l’industrie s’est enflammée. Tous les studios ont lancé des tonnes de nouveaux projets pour profiter de l’engouement mais une fois les confinements levés, tout s’est retourné. Il y a eu une « suroffre » de jeux, alors même que la demande baissait.
- Les coûts de production et de commercialisation des jeux « AAA » (les plus gros titres), ont explosé : en 15 ans, leur budget a été multiplié par 10, alors que le prix de vente n’a augmenté que de 17 %.
- Cerise sur le gâteau : Les nouvelles règles sur la protection des données compliquent la monétisation des jeux mobiles, qui représentent près de 50 % des revenus du secteur.
Un peu de recul : N. Vignolles, délégué général du SELL (Syndicat des éditeurs de logiciels de loisirs), reste optimiste puisqu’il y a toujours + de gamers dans le monde.
- On prévoit 3,4 milliards de joueurs en 2024, avec une hausse de 4,5 %. En France, 52 % des Français jouent au moins une fois par semaine. Selon lui, le marché des jeux vidéo est simplement cyclique et dépend des nouvelles innovations et de nouvelles sorties comme GTA VI, qui promet d’être un énorme succès.
Bref. D’après la société de courtage TP ICAP, « le bout du tunnel n’est peut-être plus très loin. On est dans une année de transition entre le Covid et l’après-Covid ». Le secteur se rationalise et se consolide, mais de belles perspectives sont à l’horizon selon eux.