La loi qui s’attaque à la niche fiscale des Airbnb a été débattue au Sénat

Airbnb a annoncé qu’il y avait « 40% d’annonces actives en plus et cinq fois plus de réservations » sur la période des JO comparé à l’an dernier.
Pourquoi on en parle ? Pas pour ces “bonnes raisons” puisque ça contribue justement au problème… La loi « visant à remédier aux déséquilibres du marché locatif » notamment en réduisant la niche fiscale qui incite à louer son bien sur Airbnb plutôt qu’en longue durée, a été débattue ce mardi au Sénat.
Contexte : Cette loi, portée par les députés Annaïg (non, il n’y a pas de faute de frappe) Le Meur (Renaissance) et Iñaki Echaniz (Parti socialiste), a été adoptée par l’Assemblée Nationale en janvier dernier et vise à réduire les incitations fiscales pour les locations de courte durée sur des plateformes comme Airbnb pour favoriser les locations longue durée.
Pourquoi ? La France est passée de 300 000 meublés de tourisme en 2016 à plus d’un million aujourd’hui, ce qui crée une pression sur le marché du logement qui traverse déjà une crise. Les régions les plus touchées sont la Bretagne, le Pays basque ou encore la Corse – des lieux très touristiques dont l’offre de bien immobiliers est nettement inférieure à la demande de logement.
- Cette explosion est en partie due à la fiscalité avantageuse des locations de courte durée, avec un abattement fiscal qui peut aller jusqu’à 71 % des revenus fonciers. En comparaison, les locations longue durée bénéficient d’un abattement de seulement 30 %.
Résultat : La nouvelle loi propose d’abaisser de 120 à 90 jours par an la durée maximale pendant laquelle une résidence principale peut être louée, et surtout de réduire l’abattement à 30%, sauf dans certaines zones spécifiques comme les stations de ski, où un taux de 50% pourrait être maintenu dans certains cas.
- Où en est-on ? Pour une fois, l’idée met tout le monde d’accord, de la gauche à la droite. Le texte devrait faire l’objet d’un accord en commission mixte paritaire début juin pour une mise en application à la rentrée (après les JO, évidemment).
Bref. Tout le monde est d’accord, même Clément Eulry, DG d’Airbnb France et Belgique, qui a exprimé son soutien à la loi, y compris la réduction des avantages fiscaux – il n’a tout simplement plus le choix vu la colère contre Airbnb dont la France est le deuxième plus gros marché.