La dissolution effraie les entreprises

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Publié le
19/6/2024

Dimanche 9 juin, 21h, le couperet tombe : la dissolution est annoncée. Depuis, les marchés ont réagit mais surtout, les dirigeants commencent à réfléchir à la suite.

Pourquoi on en parle ? Cette dissolution pourrait mettre fin à 7 ans de politiques favorables aux entreprises, ce qui inquiète donc les dirigeants.

Dans les faits : Depuis 7 ans, E. Macron mène une politique qualifiée de “pro-business”. Concrètement, il a tout donné pour améliorer l’attractivité de l’Hexagone, et ça a marché : pour la 5ème année consécutive, la France est le pays européen le plus attractif pour les projets d’investissement en 2023 selon EY. La constance d’E. Macron a été cruciale pour y arriver selon M. Lhermitte, associé chez EY.

  • Même chose pour les entreprises en France qui ont bénéficié de politiques favorables. L’une de ses principales mesures a été la réduction progressive du taux de l’impôt sur les sociétés qui est passé de 33,3% à 25%.

Problème : Qui dit dissolution, dit potentielle arrivée au pouvoir d’un gouvernement bien moins généreux envers les entreprises, et les effets se font déjà ressentir…

– Immobilier : Le secteur, déjà ralenti, subit des pauses dans les investissements étrangers.

– Finance : Les cabinets spécialisés en M&A (fusions et acquisitions) ont dû mettre en pause plusieurs projets d’acquisitions transfrontalières. Les transactions nécessitant l’approbation ministérielle sont particulièrement touchées. Même les opérations bien avancées, comme celle d’Atos, subissent des retards.

– Automobile : L’industrie auto, qui a beaucoup investi dans l’électrification, pourrait être directement touchée par la position réfractaire aux voitures électriques du RN.

Un peu de recul : Concrètement, les décisions d’investissements (notamment étrangers) pourraient être affectées à partir de l’automne, mais certains dirigeants relativisent :

  • Les entreprises n’ont pas nécessairement fui des pays comme les Pays-Bas ou l’Italie malgré l’arrivée au pouvoir de gouvernements populistes.

  • De nombreux chefs d’entreprises auraient pris contact avec le RN qui met les moyens pour tenter de les rassurer. Le parti vient de louer un appartement dans Paris pour les recevoir dans la plus grande discrétion.

Bref. RDV à l’automne prochain pour le verdict. Malgré les mots rassurants de certains dirigeants, l’époque Choose France semble désormais derrière nous, et d’autres destinations comme Milan semblent déjà émerger. Ce serait, d’ailleurs, un gros coup dur puisque les entreprises étrangères représentaient un tiers des créations d’emploi dans l’Hexagone en 2023.