La crise du secteur agricole

Publié le
18/1/2024

Les BBQ sur les ronds-points sont de retour : les agriculteurs français ont organisé des blocages routiers et manifestations pour dénoncer leurs difficultés ce week-end.

Pourquoi on en parle ? Emmanuel Macron a demandé au gouvernement d’être attentif aux revendications des agriculteurs, qui lui rappelleraient les sombres souvenirs des « gilets jaunes », selon Politico.

Dans les faits : Les agriculteurs français ont sorti les tracteurs pour protester contre les politiques environnementales et économiques imposées par l’Union européenne. Et pour une fois, les Français n’auront pas été à l’origine d’un mouvement de révolte : des Pays-Bas à la Roumanie en passant par la Pologne et l’Allemagne, les agriculteurs d’une grande partie de l’Europe n’en peuvent plus.

Pourquoi ? Après deux bonnes années en 2021-2022, les agriculteurs sont actuellement dans une situation critique puisqu’ils n’arrivent plus à se rémunérer.

  • En 2021, les agriculteurs gagnaient en moyenne 454 € par hectare.


  • 2022 : 396 € par hectare


  • 2023 : ils ont perdu 245 € par hectare.


Comment en est-on arrivé là ? Hausse des charges (services, produits pour protéger les plantes, carburant), baisse du chiffre d’affaires à cause de la hausse des prix et des maladies bovines, multiplication des normes, concurrence déloyale…

… et une opposition constante entre agriculture et transition écologique. Par exemple, le Pacte vert, voté en 2019 pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050, pourrait aboutir selon certaines études à un recul de 15% de la production agricole.

  • Pour pallier la baisse de la production, la France continuera d’importer massivement de pays producteurs qui ne respectent aucune règle européenne.

Et maintenant ? Marc Fesneau, ministre de l’agriculture, devait présenter ce mercredi son projet de loi sur « le renouvellement des générations en agriculture ». Mais il a finalement décidé de le reporter dans le but d’y ajouter des mesures pour satisfaire les agriculteurs en colère.

Bref. Le gouvernement veut à tout prix éviter un remake des gilets jaunes, mais la situation se tend. L’autoroute A64 est bloquée depuis quatre jours, un barrage est prévu en Ariège et les syndicats d’agriculteurs, qui sont particulièrement bien organisés, pourraient mener d’autres actions dans le pays tant qu’il n’auront pas obtenu de solutions. Tout repose désormais sur le projet de loi de M. Fesneau.