La Cour des comptes publie un rapport alarmant sur les finances publiques

Publié le
13/3/2024

La Cour des comptes a publié son rapport annuel, et conclusion : il faudra beaucoup de « courage politique et de l’intelligence » pour sortir la tête hors de l’eau.

Un peu de contexte : La situation des finances publiques française est parmi les plus dégradées de la zone euro : « Nous sommes au pied du mur, nous ne pouvons plus différer l’effort » estime P. Moscovici, président de la Cour des comptes.

  • La France a “le plus haut taux de dépenses publiques de la zone euro, le plus haut taux de prélèvement obligatoire de la zone euro, un des plus hauts taux de dette publique, et un déficit parmi les plus élevés ». Et après des années de « quoi qu’il en coûte », on entre maintenant dans la fameuse phase du “maintenant, on assume”.

Rappel : Le gouvernement avait tout misé sur le plein emploi pour augmenter les recettes fiscales et se désendetter… sauf que le projet plein emploi a flopé avec le retour en force du chômage fin 2023 et des perspectives négatives pour 2024 : la croissance économique de 2024 a été révisée à la baisse (elle est prévue à 0,7% par la Cour des comptes – contre 1% par le gouvernement).

Résultat : le gouvernement a annoncé un plan d’économies de 10 milliards d’euros pour atteindre l’objectif de déficit budgétaire de 4,4% cette année. Un plan insuffisant pour la Cour des comptes, qui préconise 20 milliards d’économies en 2025, 50 milliards d’ici 2027. Rien que ça.

Les problèmes n’arrivent pas seuls : L’UE a récemment restauré les règles budgétaires européennes qui avaient été zappées depuis le Covid. Concrètement, les pays de l’UE ne peuvent pas avoir un déficit public supérieur à 3% et une dette publique au-dessus des 60%. La France pourrait donc se retrouver en procédure pour déficit excessif.

  • À noter : cette réforme permet tout de même aux États qui ne respectent pas les critères de prendre trois ans en plus des quatre ans fixés pour ajuster leurs finances.

Un peu de recul : Ce qui fait notamment plier l’Hexagone, c’est la fameuse charge de la dette, soit les intérêts qu’elle doit verser sur sa dette (qui a explosé avec la hausse des taux). On parle de 52,2 milliards d’euros en 2024, en hausse de 10 milliards sur un an.

Bref. Moscovici assure tout de même qu’il sera possible de gérer les dépenses publiques sans massacrer la croissance économique. De son côté, B. Le Maire est attendu au tournant avec un nouveau plan dans les prochains mois. L’enjeu est crucial : si la France ne trouve pas de solution, elle risque de voir sa note de crédit baisser, ce qui pourrait augmenter les charges de la dette (dette qui devrait atteindre les 3 200 milliards d’euros fin 2024 selon la Cour)…