La Commission mixte paritaire va trancher sur le projet de loi immigration

Après avoir été rejetée au parlement la semaine dernière, la Commission mixte paritaire (CMP) va trancher sur la grande question de l’immigration.
Pourquoi on en parle ? En cas d’adoption, ce projet de loi immigration pourrait avoir des conséquences importantes sur l’économie française.
Contexte : La France repose en partie sur les travailleurs immigrés sans papiers pour faire tourner les hôtels et restaurants ou encore les secteurs du bâtiment et des soins.
- Une étude gouvernementale de 2021 montrait qu’un emploi sur dix était occupé par un immigré, dont plus d’un cuisinier sur cinq, près de deux cinquièmes dans l’aide à domicile et un peu plus d’un quart dans le bâtiment.
Problème : Le syndicat UMIH, qui représente l’hôtellerie, estime qu’au moins 200 000 postes sont à pourvoir dans la restauration, et plus globalement, six entreprises sur dix en France déclarent avoir du mal à trouver du personnel.
Résultat : Le gouvernement a présenté un projet de loi pour “contrôler l’immigration et améliorer l’intégration” qui visait notamment à accorder une carte de séjour de 1 an aux travailleurs immigrés dans les secteurs sous tension. Cette proposition de loi a été rejetée au parlement. La CMP doit donc trouver un compromis.
- “Nous avons besoin d’une immigration économique, et tous les Français qui disent ‘non, zéro immigration économique’ […], qu’ils ne se gênent pas pour prendre les postes disponibles » a déclaré E. Woerth, député Renaissance de l’Oise.
Et maintenant ? Le débat de la CMP (composée de sept députés et sept sénateurs) qui doit trancher portera sur une version du projet de loi initial adopté par le Sénat. Et cette version est bien plus restrictive que celle portée par le ministre de l’intérieur G. Darmain : elle vise à faciliter les expulsions d’étrangers « délinquants », simplifier les procédures d’éloignement et décourager les entrées sur le territoire.
- Toute version du projet de loi qui passera sans la mention du fameux titre de séjour d’un an accordé aux travailleurs des secteurs en pénurie de main-d’œuvre serait un potentiel coup dur pour l’économie.
Bref. Si les parlementaires trouvent un accord, un vote aura lieu au Sénat et à l’Assemblée dès demain. En cas de flop à la CMP, E. Macron a prévenu que le texte « immigration » serait abandonné, ce qui mettrait fin à un an et demi de plot twists.