La Chine lance un plan de relance de 150 milliards de dollars

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Publié le
24/9/2024


Après des mois d’anticipation, la Chine va injecter quasiment 150 milliards de dollars pour relancer sa croissance au ralenti.

Pourquoi on en parle ? C’est le plus gros plan de relance depuis le Covid, et si ce ne sera peut-être pas suffisant pour sauver le pays de la crise, ça a suffi à propulser le CAC 40 et les géants du luxe français sur le devant de la scène : le CAC avait pris 1,43% à l’ouverture de la Bourse, LVMH plus de 3,5% et Hermès plus de 4%.

Dans les faits : La Banque populaire de Chine a réduit son taux directeur à 0,2% contre 0,25% avant, et a annoncé des mesures de soutien à l’immobilier, avec une baisse du taux des prêts hypothécaires et un soutien particulier au secteur du tourisme. Des mesures ciblées pour stimuler la consommation intérieure et encourager les dépenses, notamment dans les produits haut de gamme.

Rappel : La Chine traverse une période difficile : en plus de la crise immobilière, le taux de chômage chez les 16-24 ans était à 14,7% en avril. En 2021, les autorités ont lancé un programme de prospérité commune qui vise à réduire les inégalités et cible les plus riches. Maintenant, les Chinois auraient honte d’acheter du luxe et privilégieraient le “quiet luxury” – loin des monogrammes Louis Vuitton…

Un peu de contexte : Si le monde entier est en train de se battre pour pouvoir acheter un Birkin Hermès, en Chine, les marques de luxe stagnent. Alors même que les consommateurs représentaient 23% du marché mondial l’année dernière, LVMH a dû licencier 4 000 employés sur place et Kering a annoncé une baisse de 10% de ses ventes au premier trimestre 2024, bien pire que ce qui était prévu.

  • Ces ralentissements inquiètent les investisseurs, et investisseurs inquiets = baisse des cours boursiers des entreprises du secteur du luxe.

Quel rapport avec le plan ? Ce plan de relance, c’est le jackpot pour les marques de luxe françaises : les milliards injectés sont synonymes d’une hausse du pouvoir d’achat des ménages. Espérons qu’ils le dépensent dans le secteur.

  • Le cours de Kering, dont 50% des revenus dépendent de Gucci qui réalise plus de 30% de son chiffre d’affaires en Chine, est en hausse de presque 5%.

Et maintenant ? Les investisseurs sont rassurés et croient en la capacité de la Chine à maintenir sa croissance économique. Les analystes ont revu à la hausse leurs prévisions de croissance pour le secteur du luxe et les grands groupes devraient surfer sur cette vague positive.

Un peu de recul : Rien n’est encore gagné. Aujourd’hui, les consommateurs chinois ont tendance à privilégier les expériences plutôt que le matériel. S’ils retrouvent du pouvoir d’achat, rien n’assure qu’ils le dépenseront dans les paillettes et les moulures au plafond. Les géants français ne peuvent pas encore crier victoire : selon les analystes d’HSBC, la croissance du luxe pourrait n’être que de 2,8% cette année, faisant quand même de 2024 l’une des pires années pour le secteur.

Bref. L’annonce du plan de relance chinois a eu un effet positif sur les consommateurs les plus riches. Les investisseurs espèrent qu’ils reprendront leurs habitudes de consommation mais les entreprises du luxe devront quand même rester vigilantes pour maintenir leur croissance sur le long terme en Chine.