La BCE a baissé les taux de 0,25 point de pourcentage pour la 4ème fois de suite

Adrian Petty/BCE
Publié le
12/11/2024

La Banque centrale européenne (BCE) vient de réduire ses taux directeurs de 0,25 point de pourcentage, ce qui les ramène à 3%.

Pourquoi on en parle ? C’est la dernière décision de politique monétaire de l’année pour la BCE, et la quatrième baisse de taux successive. Cette annonce clôt un débat qui durait depuis la mi-octobre : une baisse de 0,5 point de pourcentage ou de 0,25 ?

Pourquoi ? Depuis mi-octobre, le Conseil des gouverneurs a entretenu le suspense puisqu’ils ont vu l’inflation décroitre en septembre à 1,7%, puis remonter à 2% en octobre et se consolider à 2,3% en novembre. En parallèle, l’élection de D. Trump est vue d’un mauvais œil puisque sa politique protectionniste pourrait coûter cher aux Européens et alimenter l’inflation.

  • En clair, ces arguments poussent les “Faucons” (partisans des taux élevés pour maîtriser l’inflation, quitte à freiner l’économie) à préconiser de maintenir des taux élevés pour le moment et de ne les réduire que très légèrement.

Problème ? L’atterrissage en douceur de l’économie européenne semble avoir pris la même compagnie que le MH 370. La BCE misait sur une hausse des salaires et des dépenses des ménages pour relancer l’activité sauf que le PIB de la zone euro est de seulement 0,7% cette année (contre 0,8% anticipé).

Et ça ne va pas s’arranger : les directeurs d’achat rapportent une faiblesse dans les services (le pilier du PIB de l’UE). La plupart des analystes prévoient donc une révision à la baisse des perspectives pour 2025.

  • Ces arguments incitent les “colombes” (partisans des taux bas pour dynamiser l’économie, même au risque d’une inflation plus élevée) à préconiser une baisse des taux de 0,5 point de pourcentage pour relancer l’activité.

Et maintenant ? C. Lagarde, présidente de la BCE, s’est positionnée durant sa conf’ de presse, et s’est dite ouverte à de futures baisses de taux. En clair, le débat porte désormais sur l’ampleur de cette baisse, et notamment sur la possibilité de descendre sous le niveau « neutre », un seuil théorique, ≈ à 2%, où les taux n’ont ni effet stimulant ni effet restrictif sur l’économie.

Bref. Ne pas assez baisser les taux, c’est sacrifier des pans de l’économie selon C. Boucher, de la société de gestion d’ABN AMRO : les industries capitalistiques, comme l’immobilier ou l’industrie lourde, qui dépendent de l’endettement pour croître, souffrent plus des taux élevés. En revanche, les services sont presque insensibles aux variations des taux. À l’année prochaine Christine…