Ken Griffin a acheté un fossile de stégosaure vieux de 150 millions d’années pour 44,6 millions de dollars

Comme la maison la plus chère du monde ne lui suffit pas, Ken Griffin a acheté un fossile de stégosaure vieux de 150 millions d’années pour 44,6 millions de dollars.
- Rappel : K. Griffin, c’est le fondateur de Citadel, l’un des plus gros hedge fund au monde avec 62,3 milliards de dollars d’actifs sous gestion.
Pourquoi on en parle ? C’est tout simplement le squelette de dinosaure le plus cher du monde, et aussi improbable que ça puisse paraître, cette acquisition cache un marché juteux et en plein essor. Mais évidemment, ces acquisitions qui proviennent du secteur privé posent quelques problèmes…
Dans les faits : Selon le Wall Street Journal, K. Griffin envisagerait d’exposer “Apex » (le petit nom donné au squelette) dans un musée américain.
- Rappel : K. Griffin n’en est pas à son coup d’essai. En 2018, il a donné 16,5 millions de dollars au Field Museum de Chicago pour financer l’exposition d’un moulage du plus grand dinosaure jamais découvert.
Un peu de recul : Ces dernières années, certains se sont découverts une nouvelle passion pour les fossiles de dinosaures qu’ils achètent à des prix exorbitants. Officieusement, il y a un avantage fiscal : pour rappel, ce type de move peut permettre de réduire ses impôts d’au moins 40% du montant d’acquisition en France.
Problème :« La plupart du temps, ces fossiles disparaissent littéralement dans la collection de quelques personnes ultra-riche sans nom » a déclaré S. Brusatte, paléontologue à l’Université d’Édimbourg.
- Des entreprises, comme le française Soprema, a acheté en 2017 un squelette de mammouth à 550 000 € pour l’exposer dans son hall à Strasbourg.
- Fun fact : En 2006, des viticulteurs du Gard ont acheté un squelette de mammouth pour 183 000 €. Des passionnés ? Non, l’histoire aurait été belle mais c’était simplement “par pur marketing”. Les viticulteurs ont lancé une « cuvée mammouth » avec des “ventes [qui] ont vite remboursé l’investissement”.
- Un groupe du CAC 40 avait acheté un dinosaure qu’il a prêté à l’université de Bâle en Suisse. « L’entreprise s’achète un logo, une image » a déclaré E. Mickeler, expert en paléontologie.
Résultat : « Des prix démesurés comme ceux-ci pour des squelettes de dinosaures […] éliminent pratiquement les musées, la recherche et l’éducation. C’est totalement insoutenable pour notre domaine ».
Bref. « Chaque fossile vendu à un particulier est une perte irrémédiable pour la science » a déclaré E. Rayfield, chercheuse à l’université de Bristol. La seule solution serait que des philanthropes ou des entreprises privées acceptent de financer ces acquisitions pour aider le secteur public. On dit merci qui ? Merci Ken.