Gabriel Attal veut réformer l’assurance chômage

Gabriel Attal s’est exprimé hier soir au JT de TF1, et le but était simple : faire comprendre aux Français qu’il faudra aller chercher de l’argent dans l’assurance-chômage pour combler le trou dans la caisse de l’État.
Pourquoi on en parle ? Après le dérapage du déficit public mardi, le gouvernement doit trouver des solutions pour atteindre son objectif de 2,7% de déficit en 2027. Et le premier dossier qui lui est venu en tête (l’assurance-chômage) fait débat.
Rappel : L’assurance-chômage a été conçue pour offrir une protection financière aux personnes qui perdent leur emploi involontairement. Le régime est actuellement piloté par l’Unedic, un organisme paritaire. En clair, l’État n’a pas la main sur la gestion de l’assurance-chômage, et ce sont les partenaires sociaux qui renégocient les règles tous les deux/trois ans en fonction de l’évolution du marché du travail.
- Problème : L’Unedic a aussi dérapé en 2023 : attendu à 3,6 milliards d’euros, l’excédent de 2023 a plongé à seulement 1,6 milliard d’euros.
- Résultat : C’est l’argument qu’il fallait pour retirer la gestion aux partenaires sociaux et permettre au gouvernement de prendre la main sur le sujet.
Pourquoi ? Le gouvernement a un œil sur l’assurance-chômage depuis les prévisions flamboyantes de B. le Maire concernant le plein emploi. Concrètement, le gouvernement estime que l’assurance-chômage empêche d’atteindre ces objectifs.
- Résultat : “Aujourd’hui, [la durée de l’indemnisation de l’assurance-chômage], c’est 18 mois. Une des pistes, c’est de réduire cette durée de plusieurs mois, il ne faut pas que ça aille en-dessous de 12 mois » a déclaré G. Attal. “Il y aura une réforme de l’assurance-chômage cette année” a ajouté le premier ministre.
- En clair, l’État estime que cette réduction permettra de faire des économies, mais aussi d’inciter les inactifs à trouver de l’emploi, ce qui permettra d’augmenter les recettes fiscales, et donc de se désendetter.
Un peu de recul : Cette réforme, c’est avant tout un bisou sur le front de plus fait aux agences de notation : l’agence Moody’s a jugé « improbable » que la France tienne son objectif de réduction du déficit d’ici à 2027, et pour les rassurer, il n’y a rien de mieux qu’une réforme. Réformer permet de montrer que le désendettement est la priorité, et que le gouvernement est capable de mener des politiques efficaces.
- Rappel : Si Moody’s abaisse la note de la France dans les prochaines semaines, le coût de l’emprunt de la France pourrait augmenter…
Bref. Quand l’économie croît, les entreprises font plus de profits, les gens gagnent plus d’argent et l’État collecte plus d’impôts sans devoir les augmenter, et c’est tout l’objectif du gouvernement qui refuse d’augmenter les impôts. G. Attal cible donc la théorie du “chômage volontaire” pour récupérer ces recettes fiscales, mais attention… Le ralentissement économique n’est pas qu’une affaire de “flemmardise” : la baisse des taux de la Banque centrale européenne a impacté toute l’Europe, dont la première puissance européenne dont on parle juste en dessous…