Gabriel Attal lance la réforme de l’Assurance chômage

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Publié le
28/5/2024

C’est officiel : le premier ministre G. Attal s’attaque bien à l’assurance chômage.

Pourquoi on en parle ? Après le dérapage du déficit public en 2023, le gouvernement doit trouver des solutions pour atteindre son objectif de 2,7% de déficit en 2027. Et après des mois de spéculation autour d’une réforme de l’assurance chômage, c’est enfin officiel.

Dans les faits : G. Attal a donné ses objectifs « d’aller vers le plein-emploi » et de « valoriser encore plus le travail » dans une interview pour La Tribune. Et cette réforme fixe avant tout une durée d’indemnisation raccourcie et des conditions d’accès plus strictes.

  • Aujourd’hui, une personne de moins de 53 ans doit avoir travaillé 6 mois sur les 24 derniers mois pour percevoir une indemnité de 6 à 18 mois.

  • Ce qui change : Pour percevoir l’indemnité, il faudra avoir travaillé au moins 8 mois sur les 20 derniers mois, et l’indemnisation ne pourra excéder 15 mois.

Et pour les seniors ?

  • Aujourd’hui, une personne âgée de 53 ans ou plus peut bénéficier d’une indemnisation de 22,5 mois à 53 et 54 ans et 27 mois au-delà de 55 ans.

  • Ce qui change : G. Attal laisse entendre la suppression du premier palier. En clair, il faudra avoir plus de 57 ans pour espérer un rallongement de l’indemnisation.

  • À noter : Pour les inciter encore plus à reprendre une activité même moins bien payée, G. Attal crée un « bonus emploi senior » pour compléter pendant un an le salaire qui serait moins élevé que le précédent.

Résultat : Les économies générées par ces mesures pourraient varier entre 400 millions et 2,3 milliards d’euros. L’Unédic (en charge du pilotage de l’assurance chômage) a aussi évalué une réduction de la période de référence pour le calcul des mois d’activité de 24 à 18 mois pour toucher de 13 % à 32 % des chômeurs indemnisés, et faire des économies de 5,1 à 7,5 milliards.

Un peu de recul : Cette réforme est très critiquée. La CGT la qualifie de « criminelle », et cite des études sur la santé des chômeurs en fin de droits. La CFDT estime que la réforme a un objectif financier plutôt qu’incitatif, et craint donc qu’elle ne force les chômeurs à accepter des emplois de mauvaise qualité.

  • De son côté, G. Attal la présente comme une mise à niveau des standards européens. Pour l’exécutif, le dossier de l’assurance chômage est désormais clos, sauf en cas de crise économique majeure.

Bref. Ces mesures entreront en vigueur dès décembre prochain. En plus des économies réalisées, le gouvernement attend de cette réforme une augmentation de 90 000 personnes actives et espère atteindre le plein emploi pour pouvoir se désendetter sans avoir à envisager une augmentation des impôts.