Gabriel Attal est en visite au Canada pour parler du Ceta

Publié le
12/4/2024

Pour sa première visite hors Union Européenne, G. Attal est allé faire un bisou sur le front de son homologue canadien Justin Trudeau.

Un peu de contexte : En octobre 2017, l’Union Européenne a signé le CETA (Comprehensive economics and trade agreement), un accord de libre-échange avec le Canada qui fait débat depuis mi-mars. Et G. Attal est en mission pour rassurer le Canada à propos de cet accord.

L’objectif du CETA : Réduire les barrières tarifaires et non tarifaires aux échanges commerciaux pour favoriser le commerce entre les deux régions. Et ça marche…

  • Entre 2017 et 2023, le commerce France-Canada a augmenté de 2,1 milliards d’euros, soit une croissance de +34 %, légèrement supérieure à la croissance du commerce français (+ 31 %).

  • Sur la même période, l’excédent commercial des filières agricoles et commerciales a été multiplié par 3 avec des exportations de vins et spiritueux en hausse de 24% et celles de fromages, de 60%.

Problème : Depuis son approbation en 2017, le CETA est appliqué de manière provisoire (10 Etats européens devaient encore la valider), et le Sénat français a voté contre le 21 mars dernier. Cette décision a même mis la gauche et la droite d’accord, et ça, c’est encore plus rare qu’une éclipse solaire.

Pourquoi ? La CETA marche, mais pas pour tout le monde, et il faut trancher.

  • Certains secteurs comme les produits pharmaceutiques ou les produits cosmétiques en bénéficient avec une hausse de 20% et 46% de leurs exportations respectives.

  • De l’autre côté, les agriculteurs, qui dénoncent l’importation de produits suivant des normes bien plus souples, parlent de “concurrence déloyale”.

G. Attal est donc allé rencontrer J. Trudeau, le premier ministre canadien, et le rassurer concernant cet « accord gagnant-gagnant ». Pourquoi ?

  • L’agriculture, c’est bien, mais plus que tout, le CETA compte un volet sur les minerais canadiens dits « critiques » pour la transition énergétique comme l’uranium ou le lithium, et ça, G. Attal en rêve la nuit.

  • Grâce au CETA, l’Europe a pu substituer de nombreux produits canadiens aux produits russes qu’elle n’importe plus, et ça, elle en a aussi besoin…

Bref. Cet accord fait débat en France mais G. Attal est catégorique : il ne veut pas abandonner. Les deux hommes politiques se sont dits confiants pour la suite de son application. L’accord sera à nouveau examiné à l’Assemblée nationale fin mai. Affaire à suivre…