Emmanuel Macron a officiellement annoncé le lancement du « Pass Rail »

Matéo Broquedis / Unsplash
Publié le
5/6/2024


E. Macron a officiellement annoncé le lancement du « Pass Rail » dès aujourd’hui avec une petite vidéo en selfie sur les réseaux sociaux.

Pourquoi on en parle ? C’est tout simplement la première fois qu’on a une telle promotion en France, l’un des pays où les citoyens se plaignent sans doute le plus de leurs transports publics.

Dans les faits : Fixé à 49€, le pass réservé aux ‘jeunes’ de 16 à 27 ans (soit 700 000 Français éligibles), permet de voyager à volonté sur tous les TER, intercités et trains de nuits (+19,5€ pour couchette) de l’Hexagone. Il exclut donc les lignes internationales, TGV, Ouigo, et la région Ile-de-France, la seule à l’avoir refusé. Pas de stress, les TER et Intercités reliant Paris et d’autres régions sont inclus.

  • À noter : Le forfait, disponible seulement pour les mois de juillet et août, est valable sur un mois glissant, donc un pass rail acheté le 14 juillet est valable jusqu’au 14 août.

Objectifs : Le gouvernement, qui table sur 60 000 forfaits vendus, espère favoriser l’usage du train, en le rendant plus abordable, et soutenir le secteur du tourisme local. Selon E. Marcon, le Pass Rail serait « bon pour l’écologie et […] pour l’économie ».  

Comment en est-on arrivé là ? E. Macron l’avait promis chez HugoDécrypte en septembre dernier, mais c’était loin d’être gagné. Pour convaincre les représentants des régions qui jugeaient le projet trop coûteux (≈ 15 millions d’euros), le ministre délégué aux transports, P. Vergriete, a sorti le chéquier : les collectivités locales toucheront 85% des recettes alors que l’État prendra en charge 80% de la facture.

Un peu de recul : Le gouvernement français s’est inspiré de l’Allemagne qui a mis en place le Deutschlandticket, un équivalent du Pass Rail introduit en 2022. Mais le bilan reste mitigé : le nombre d’abonnés est inférieur aux attentes (11,2 millions contre 16 millions attendus), notamment à cause de la qualité du service et les retards qui n’incitent pas les Allemands à lâcher leur petite Golf. Avec la hausse des coûts, le gouvernement envisage déjà d’augmenter le prix du forfait.

  • Sur ces 11 millions de titulaires, seulement 8% n’avaient pas l’habitude d’utiliser les transports publics. En clair, le Pass n’a donc pas eu d’impact significatif sur les émissions de CO2 dans le secteur du transport, premier émetteur de gaz à effets de serre.

Bref. Le Pass Rail Juillet/Août 2024 est un essai. Reste à voir si le projet est un succès économique et écologique pour espérer un come-back en 2025 qui pourrait même voir l’inclusion de la région Ile-de-France, une tranche d’âge plus large et une validité prolongée. Affaire à suivre…