Emmanuel Macron a nommé Michel Barnier au poste de Premier Ministre

Publié le
6/9/2024

C’est officiel : E. Macron a nommé Michel Barnier au poste de Premier Ministre.

Qui est Michel Barnier ? 73 ans, M. Barnier, c’est un peu le Fernando Alonso de la politique : pas question de mettre fin à sa carrière. Il a débuté dans les années 70, en tant que conseiller général de la Savoie, il devient ensuite ministre sous les présidences de J. Chirac et N. Sarkozy, député européen puis commissaire européen. On a aussi entendu parler de lui en 2021 durant la primaire des LR.

Pourquoi ce choix ? L’objectif de E. Macron était d’élire un Premier ministre qui “réunisse les conditions de stabilité et de rassemblement le plus large”. En clair, il espère rallier les députés de droite et d’extrême droite pour éviter une censure immédiate à l’Assemblée, et voter le budget en paix.

La suite ? Selon l’Elysée, E.Macron a chargé M. Barnier “de constituer un gouvernement de rassemblement au service du pays et des Français”. Il doit effectivement envoyer du lourd au vu des chantiers qui les attendent…

  • La santé : Le secteur est en crise, et les réformes censées apporter des solutions ont été mises en pause après la dissolution.

  • L’éducation : Même chose. La réforme des enseignants a été suspendue alors qu’il manque plus de 3 000 enseignants pour cette rentrée.

  • La Nouvelle-Calédonie, déjà en crise à cause du nickel, est ravagée par 16 semaines d’insurrections. Le Congrès réclame 500 milliards de francs Pacifique (4,2 milliards d’euros) à l’État pour la reconstruction.

Le projet de loi finances 2025 : C’est le RDV le plus attendu. Le texte doit être présenté en Conseil des ministres à la fin du mois de septembre pour pouvoir le déposer au plus tard le 1er octobre à l’Assemblée nationale.

Problème : Les négociations, qui se déroulent traditionnellement l’été, ont pris du retard et avec une assemblée qui reste divisée, son vote s’annonce compliqué. Pour rappel, le projet définit l’ensemble des recettes et dépenses de l’Etat pour l’année à venir et permet notamment au gouvernement de continuer à prélever l’impôt.

Un peu de recul : Avec un déficit public de 5,5% du PIB en 2023, le nouveau gouvernement est forcé de réaliser d’importantes économies pour respecter les normes européennes. Le vote du projet de loi de finances sera donc difficile pour M Barnier, qui pourrait devoir recourir à l’article 49.3, et risquer une motion de censure qui le renverrait tout droit à la maison.

  • Plus encore : M. Barnier aime les arbres, mais ça ne suffit pas. Le NFP a confirmé son intention de déposer une motion de censure, et son adoption dépendra des députés du RN qui laissent jouer pour le moment : « Nous jugerons sur pièces son discours de politique générale, ses arbitrages budgétaires et son action. » a déclaré J. Bardella.

Bref. Les marchés ont eux plutôt bien accueilli la nouvelle. Au moment de l’annonce, le CAC 40 a connu un léger rebond. ”Les marchés seront probablement soulagés par la perspective que la France puisse enfin trouver un nouveau gouvernement”, a déclaré C. Rieger, responsable de la stratégie de taux chez Commerzbank AG. “Mais nous attendrons de voir ce que [Barnier] représente et s’il peut survivre aux votes de défiance sans concessions majeures à la gauche.”