Donald Trump et Kamala Harris n’ont jamais aussi proche dans les sondages
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Les deux candidats, K. Harris et D. Trump, n’ont jamais été aussi proches dans les sondages de cette élection qui décidera en partie de l’ordre mondial. Alors que D. Trump était pressenti comme favori, K. Harris est revenue telle une Alpine sous la pluie ce week-end : un sondage du Des Moines Register donne Kamala Harris en tête dans l’Iowa, un Etat qui a largement voté Donald Trump en 2016 et 2020.
Dans les faits : K. Harris ou D. Trump, le protectionnisme sera le mot d’ordre.
D’un côté, D. Trump veut augmenter les droits de douane de 10 % sur toutes les importations et de 60 % sur celles venant de Chine, ce qui pourrait générer des tensions économiques puisque plus de 3 000 milliards de dollars de biens seraient concernés. De l’autre, Harris soutient la continuité du système de subvention de l’Inflation Reduction Act (IRA) qui favorise le Made in America.
- À noter : À long terme, la stratégie de K. Harris risque d’être la plus douloureuse pour l’UE : contrairement à des barrières douanières qui restent modulables, les subventions de l’IRA encouragent une délocalisation durable vers les USA.
En clair, les deux stratégies ciblent la compétitivité étrangère avec deux angles différents. Et mise à part la Chine, les premières victimes, c’est l’Allemagne (dont 8 % de la valeur ajoutée industrielle est destinée aux États-Unis) et la France.
- En 2023, les exportations françaises vers les États-Unis atteignaient 45,2 milliards d’euros. Et les nommés dans la catégorie des « sous pression » sont : les autres acteurs de l’aviation, la pharmaceutique, la Défense, l’automobile et les vins et spiritueux.
Et sur les marchés ? Wall Street a misé sur la victoire de Trump qui prévoit notamment de baisser les impôts sur les sociétés de 21 à 15 % ou encore d’alléger la réglementation du secteur bancaire. Mais le sondage publié ce dimanche qui donne K. Harris gagnante dans l’Iowa (historiquement pro Trump) pourrait pousser les investisseurs à réajuster leurs positions aujourd’hui.
- Quoi qu’il en soit, K. Griffin, célèbre gérant du hedge fund Citadel, estime que l’annonce des résultats apportera davantage de clarté aux investisseurs, ce qui pourrait avoir un effet positif sur les marchés.
Une chose est sûre : Selon Goldman Sachs, les deux candidats prévoient de creuser le déficit public sauf que les niveaux d’endettement ne sont pas les mêmes qu’en 2017. Par exemple, le coût des baisses d’impôts promises par D. Trump pourrait coûter 10 500 milliards de dollars sur 10 ans. Rien que ça.
Bref. Pour l’Europe, le cœur du sujet reste le financement de ses entreprises, et sans un cadre de financement solide et attractif, l’Europe risque de perdre des entreprises clés au profit des États-Unis, attirées par les aides américaines.