Donald Trump annonce de nouvelles hausses de droits de douane sur les produits mexicains, canadiens, et chinois
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Trump annonce 25 % de droits de douane sur les produits mexicains et canadiens, et +10 % sur les produits chinois, dès son arrivée à la Maison-Blanche.
Pourquoi on en parle ? Jusque-là, ces annonces étaient perçues comme des promesses électorales, surtout avec S. Bessent au Trésor pour modérer Trump. Mais les investisseurs réalisent désormais que l’impact pourrait être inflationniste et que la Fed (banque centrale des USA) pourrait stopper sa baisse de taux.
Trump justifie ces taxes sur Truth Social : « Cette taxe restera jusqu’à ce que […] le fentanyl et les immigrants illégaux cessent d’envahir notre pays ! ». En clair, la Chine ne fait pas assez pour le fentanyl et les passages des migrants mexicains via le Canada ont explosé (+245 %) en 2023.
Problème ?
1. La vice-présidente canadienne a rappelé que le Canada est le principal fournisseur de pétrole brut des États-Unis et que leur relation est « mutuellement bénéfique ». Mais avec 75 % des exportations canadiennes dépendant des USA, le Premier ministre québécois parle d’un risque économique majeur.
2. Le Mexique : si la présidente C. Sheinbaum a minimisé les risques, le pays reste très dépendant des USA.
3. Pékin a prévenu : ”Personne ne gagne une guerre commerciale.” Lors du premier mandat de Trump, la Chine avait riposté avec des mesures qui avaient durement touché les agriculteurs américains et détruit potentiellement 245 000 emplois aux USA selon Alex Mackle, économiste chez Oxford Economics.
- Résultat : Selon les économistes, les droits de douane sur les plus grands partenaires commerciaux des USA (le Mexique est n°1) augmenteraient les prix pour les consommateurs et perturberaient les chaînes d’approvisionnement.
Et l’UE ? Trump a ghosté l’Union, mais les tensions ne s’apaisent pas pour autant. Avec un excédent commercial de 150 milliards d’euros en 2023, l’UE pourrait être une prochaine cible, et s’est déjà dite prête à réagir en cas d’escalade.
Bref. Selon des analystes, comme W. Reinsch : ”c’est un coup classique de Trump, menacer et ensuite négocier”. Il se prépare juste à renégocier en position de force le contrat de libre échange et qui devait de toute façon être renégocié en 2026. Selon Allianz trade, une guerre commerciale ravivée pourrait ramener la croissance nominale du commerce mondial en dessous de 5 % en 2026 (-2,4 point de pourcentage). Parmi les victimes, on retrouve les constructeurs qui ont des usines au Mexique et au Canada : Stellantis a chuté de près de 5 % hier, et General Motors, de 9 %.