Bruno Le Maire revoit la croissance à la baisse

B. Le Maire a révisé la prévision de croissance française à la baisse pour 2024 et annoncé un plan d’économies de 10 milliards.
Contexte : Le gouvernement a bâti tout un budget et comptait sur les prévisions initiales pour régler l’un des plus gros problèmes de la France : sa dette. Mais avec une croissance en berne, l’exécutif est contraint de revoir une bonne partie de ses plans…
Dans les faits : Attendue à 1,4 %, B. Le Maire a révisé la croissance en 2024 à 1%. Cette révision implique un plan d’économies de 10 milliards d’euros supplémentaires dès cette année qui sera fait sur les dépenses de l’Etat sans augmenter les impôts.
Pourquoi un tel écart ? Le gouvernement a sans doute eu les yeux plus gros que le ventre (il visait notamment le plein emploi d’ici 2027).
- Problème : Les choses ont commencé à se corser à cause de la hausse des taux de la Banque centrale européenne. Le taux de chômage en France a augmenté de 0,4 point au quatrième trimestre 2023, et comme vous le savez maintenant : pas d’emplois, pas de croissance.
- Résultat : De nombreuses organisations ont mis la pression avec des prévisions nettement en dessous des attentes du gouvernement comme l’OFCE qui visait 0,8% de croissance en 2024.
Quelles conséquences ? Cette révision à la baisse pose un gros problème notamment au niveau des recettes fiscales : quand l’économie croît, les entreprises font plus de profits et les gens gagnent plus d’argent. L’État collecte donc plus d’impôts sans pour autant augmenter les taux d’imposition. Et plus de recettes fiscales aident à couvrir les dépenses publiques et réduisent donc le déficit.
- La France avait tout misé sur les prévisions initiales pour réduire sa dette de 3000 milliards, et redresser l’économie du pays. Pour espérer atteindre ses objectifs, l’Etat est donc contraint de faire des économies (les fameux 10 milliards dont on parlait plus haut).
Un peu de recul : C’est aussi un mauvais timing. La France se prépare à une éventuelle dégradation de sa note de dette par les agences de notation juste avant les élections européennes. B. Le Maire doit en faire des cauchemars la nuit…
Bref. L’équation économique et politique de la France va être extrêmement complexe. Il faudra trouver le parfait équilibre entre économies budgétaires et dépenses pour stimuler l’économie. Mais malgré un contexte économique difficile, B. Le Maire maintient l’objectif de déficit à 4,4% du PIB. Et n’oublions pas que la France est loin d’être le seul pays européen à se retrouver dans une telle situation : l’Allemagne, première économie européenne qui souffre comme jamais, s’apprêterait également à revoir ses prévisions de croissance à la baisse.