Benko : la chute d’un empire immobilier de 23 milliards d’euros

Publié le
1/12/2023

René Benko est l’une des plus grandes fortunes d’Autriche. Mais ça, c’était avant… R. Benko a bâti un empire immobilier de 23 milliards de $ mais le géant vient de se déclarer en faillite.

Flashback : Tout a commencé quand R. Benko quitte l’école à 17 ans pour transformer des greniers en appartements, puis rénover des appartements de luxe à Innsbruck en Autriche, à la fin des années 90. La boule de neige était lancée, et R. Benko construisait progressivement un empire immo. Il détenait des parts dans :

  • Le Chrysler Building à New York
  • Le Selfridges à Londres
  • Le Hyatt de Vienne
  • Galeria Karstadt Kaufhof, qui regroupe les plus grands centres commerciaux en Allemagne

Mais son empire avait une petite particularité : Il était bâti sur la dette.

  • Concrètement, il a acheté une première entreprise, puis une deuxième, plus grosse et toujours à crédit, etc… Il pariait sur les flux de trésorerie futurs pour nourrir la bête de la dette.
  • Le but du jeu est de trouver l’équilibre entre le risque d’un endettement élevé et le retour sur investissement, et cette stratégie a fonctionné grâce à des taux historiquement bas depuis 2010.

Résultat : L’empire de Benko est valorisé à 27 milliards d’euros à son apogée.

Problème : Les banques centrales ont augmenté les taux… La dette de Benko devenait une bombe à retardement, et son compte à rebours s’accélérait avec la hausse des taux d’intérêt.

  • Le principal taux de la Banque centrale européenne est passé de 0% en juillet 2022 à 4% en septembre 2023.

Et la recette magique ne marche plus : Dans ce genre de schéma, la dette n’est généralement jamais remboursée : elle est refinancée.

  • En clair, un nouveau crédit remplace l’ancien. Mais avec la remontée des taux, les nouvelles charges financières sont plus importantes que les précédentes, sauf que les entreprises de R. Benko n’arrivent plus à tenir sur les appuis.

Résultat : Sa société, Signa (“plus grand conglomérat immobilier privé d’Autriche”) devait lever 600 millions d’euros pour rester en vie.

  • Mais l’entreprise n’a pas trouvé le montant dans le fond de ses poches malgré des ventes d’actifs et l’arrivée d’A. Geiwitz, spécialiste du redressement d’entreprise.

Game over : l’entreprise s’est déclarée en faillite ce jeudi 30 novembre.

Bref. Les connaisseurs pensent évidemment à Patrick Drahi, le milliardaire franco-israelien propriétaire notamment de SFR dont la dette s’élève à 60 milliards d’euros.

  • Le montant total de la dette de Benko reste inconnu, mais on connaît déjà les victimes collatérales : le géant Julius Baer est exposé à l’empire immobilier à hauteur de 606 millions d’euros, et Citigroup, à hauteur de 110 millions.