Antoine Armand est nommé ministre de l’Économie

Antoine Armand
Publié le
22/9/2024


Il nous l’avait promis, et malgré les tensions M. Barnier a dévoilé son gouvernement samedi soir. Cette nouvelle équipe, c’est le fruit d’un compromis politique entre plusieurs partis dont Les Républicains, Renaissance, et divers petits partis.

  • Le gouvernement Barnier compte 39 membres, dont 16 ministres de plein exercice, et parmi eux, on retrouve Antoine Armand, qui succède à B. Le Maire à Bercy. Il devra collaborer avec Laurent Saint-Martin, responsable du Budget, à l’approche du projet de loi de finances pour 2025.

Dans le détail : A. Armand et L. Saint-Martin, deux figures montantes du macronisme peu connues du grand public, occupent les postes du moment.

  • A. Armand, passé par l’ENA, Sciences-Po, et l’École normale supérieure, il avait notamment fait parler de lui grâce à une commission d’enquête sur la crise énergétique, lancée en pleine crise du gaz. Son travail, notamment ses auditions sans détour, a captivé l’attention sur les réseaux sociaux.

  • L. Saint-Martin, ancien patron de Business France, n’est pas un novice en matière de finances publiques. Diplômé de l’EDHEC, il fait ses armes chez Oséo (devenu Bpifrance) et Euronext, avant d’entrer en politique au Parti socialiste entre 2009 et 2012, avant de rejoindre « En Marche » en 2016.

Un peu de recul : La nomination d’A. Armand,  33 ans et plus jeune ministre de l’économie de la Vème République, est un coup de poker. Avec une expérience politique limitée, il devra gérer un déficit qui atteint finalement 6 % du PIB selon le ministère de l’Économie et une instabilité politique.

  • Rappel : En plus du Projet de loi de finances, il doit réduire le déficit à 3 % d’ici 2027. L’enjeu est d’autant plus complexe avec l’éventuelle suppression de la réforme des retraites, qui devait générer 10 milliards d’économies, et sans capacité à s’endetter encore plus pour soutenir la relance.

Par où commencer ? La priorité reste le budget. Concrètement, ils devront satisfaire les partis politiques, trouver des solutions pour réduire les dépenses publiques et faire des économies supplémentaires tout en maintenant le niveau de croissance… En clair, c’est une équation plus que complexe.

Comment faire ? A. Armand n’exclut pas une augmentation des impôts, tout en rappelant que la réduction des dépenses publiques reste prioritaire. Il a évoqué une « justice fiscale » notamment en ciblant les grandes entreprises et les Français les plus riches. De l’autre côté, “Si la solution était d’augmenter les impôts, la France serait depuis longtemps la première puissance mondiale” selon lui.

  • De son côté, M. Barnier a aussi écarté hier soir sur France 2 une hausse qui toucherait « l’ensemble des Français ». Mais il pourrait mettre à contribution « les plus aisés et les grandes entreprises ».

  • Pourquoi ? L’État doit pouvoir compter sur une amélioration de la consommation des ménages (qui représente 55 % du PIB) encore freinée par l’inflation. Augmenter les impôts pour tous les Français pourrait être une catastrophe pour la consommation.

Bref. Le premier Conseil des ministres est prévu aujourd’hui à 15h. Les oppositions promettent déjà une motion de censure dès le 1er octobre, ce qui rend le vote du budget 2025 incertain. Le gouvernement sera surveillé de près, et son avenir politique semble déjà incertain. Le succès du duo Armand – Saint Martin dépendra donc de leur capacité à gérer les intérêts des partis politiques au Parlement tout en s’attaquant aux défis budgétaires de la France. Affaire à suivre…