Agnès Pannier-Runacher relance le programme nucléaire

Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique, a déclaré que la France doit aller « au-delà » de six nouveaux réacteurs EPR.
Pourquoi on en parle ? Après des années de crise, 2024 va marquer le tournant dans la stratégie énergétique française. Le projet est qualifié de “chantier du siècle”.
Un peu de contexte : La relance du nucléaire français a été engagée par E. Macron en février 2022 pour faire baisser de 55 % les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 et atteindre la neutralité carbone en 2050. Depuis, le gouvernement porte un programme de six nouveaux réacteurs EPR et 8 en option.
Dans les faits : Agnès Pannier-Runacher veut nous sortir de notre addiction aux énergies fossiles, qui pèsent plus de 60% de notre consommation d’énergie. Son objectif : réduire ce chiffre à 40% d’ici 2035 notamment grâce à 8 EPR supplémentaires.
- La déclaration arrive près d’un mois après celle du président qui a laissé la porte ouverte aux huit réacteurs supplémentaires « dans les prochains mois », et à quelques semaines de la présentation du projet de loi relatif à la souveraineté énergétique d’Agnès Pannier-Runacher. Bref, ça cuisine.
Dans le détail : Ce projet, estimé à ≈ 60 milliards d’euros, vise à booster l’industrie nucléaire française qui a “souffert, pendant une vingtaine d’années, de l’absence de grands projets” selon B. Doroszczuk, président de l’Autorité de sûreté nucléaire.
- 4 000 entreprises et des centaines de milliers de professionnels seront mobilisés sur plusieurs décennies
- Le secteur prévoit jusqu’à 10 000 embauches / an pour répondre aux besoins selon le Gifen (syndicat professionnel de l’industrie nucléaire française)
Les questions :
- L’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs estime que les déchets nucléaires vont augmenter d’environ 20%.
- Le manque d’énergie renouvelable dans ce grand projet. Contrairement aux autres pays européens, le plan national énergie-climat français ne mentionne pas de pourcentage chiffré pour les énergies renouvelables dans le mix énergétique d’ici 2030. Mais il parle plutôt d’un pourcentage d’énergie « décarbonée » qui inclue le nucléaire.
Bref. L’éventuelle réussite du projet pourra avoir un impact significatif sur la souveraineté énergétique de la France et sa transition. Plus globalement, le projet boostera la réindustrialisation du pays, et les avancées profiteront à d’autres domaines comme l’aéronautique, la défense, le spatial, ou l’automobile…