45 000 dockers vont faire grève aux Etats-Unis
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Après la tempête Hélène, une nouvelle tempête frappe la côte Est des États-Unis, mais cette fois-ci, c’est sur le front social. On parle de 36 ports paralysés par 45 000 dockers en grève, la plus grande grève des dockers depuis 1977.
Pourquoi on en parle ? Cette grève fait transpirer le monde entier puisqu’elle complique les échanges avec les États-Unis, menace d’augmenter les prix et pourrait mettre au chômage près de 105 000 personnes dans des secteurs comme l’entreposage et les transports. Cerise sur le gâteau : elle pourrait coûter 5 milliards de dollars par jour à l’économie américaine selon JPMorgan.
Comment en est-on arrivé là ? Harold Daggett, président du syndicat des dockers, accuse les compagnies maritimes internationales d’avoir amassé plus de 180 milliards d’euros de profits pendant la pandémie. Malgré des demandes de revalorisation salariale, personne ne lui a donné l’heure.
Résultat : Presque toute la côte Est est paralysée et ça pose problème puisque cette zone représente 57 % des importations américaines, étant la principale route maritime entre les États-Unis et l’Europe.
Où en sommes-nous ? Une trentaine de porte-conteneurs sont en route vers les ports, et près de 100 000 conteneurs attendent d’être déchargés rien qu’à New York. Des géants comme Walmart et Costco se préparent déjà à limiter les dégâts.
- Le gouvernement pourrait activer la loi Taft-Hartley, qui permet de forcer les travailleurs à reprendre le boulot. Mais J. Biden, autoproclamé président le plus pro-syndicats de l’histoire, préfère un accord à l’amiable. H. Daggett, lui, prévient : « La grève durera aussi longtemps qu’il le faudra. »
Un peu de recul : Cette grève pourrait peser sur la politique de la Fed (Banque centrale américaine) en provoquant des goulots d’étranglement et un possible retour de l’inflation, comme lors de la crise Covid. Les craintes sont sur les secteurs les plus touchés : l’industrie et l’agroalimentaire (avec ses denrées périssables).
- Malgré tout, selon les économistes de Wells Fargo : “Les rapports apocalyptiques sur les perturbations majeures surestiment l’étendue de la perturbation”. En clair, cette industrie est habituée au chaos, et les économistes pensent qu’ils vont pouvoir surmonter cette tempête.
Bref. On sait qu’une trentaine de porte-conteneurs sont en route vers les ports, et près de 100 000 conteneurs attendent d’être déchargés rien qu’à New York. Et pour ne rien arranger, une grève de trois jours a démarré lundi au port de Montréal, le canal de Panama est à sec, et les ports californiens de l’autre côté sont déjà saturés après le passage de la tempête Hélène.