LVMH retrouve le chemin de la croissance, mais le bénéfice recule
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Après le bilan trimestriel exceptionnel de Richemont (Cartier, Van Cleef & Arpels), les investisseurs n’attendaient plus que celui de LVMH – bien plus représentatif du secteur du luxe avec ses 75 maisons diversifiées.
Dans les faits : Le géant du luxe a généré 84,7 milliards d’euros en 2024, et affiche une croissance organique de +1 % sur un an (= croissance des revenus générée par les marques/activités existantes, sans compter sur des rachats ou variations des taux de change).
Les investisseurs avaient les yeux rivés sur le 4e trimestre, avec l’espoir de voir des signes de reprise du luxe après une année compliquée, et les résultats ont dépassé les attentes : les ventes ont progressé de 1 % en organique à 23,9 milliards, alors que les analystes voyaient une baisse de 1,25 %.
Dans le détail :
- La mode & maroquinerie (près de la moitié du chiffre d’affaires en 2023) recule de 1 % au quatrième trimestre, mais c’est mieux que les prévisions.
- Montres et joaillerie : croissance trimestrielle de 3 %, mais baisse annuelle de 2 %.
- Vins et spiritueux : division la plus touchée (- 8%) à cause de la faible demande en Chine et le déstockage aux États-Unis.
En clair, LVMH tremble mais ne tombe pas. Pourquoi ? Comme Richemont et Burberry, LVMH a profité de résultats « objectivement meilleurs » en Europe et aux États-Unis.
- Surtout, le groupe a pu compter sur ses divisions clés : la distribution sélective avec Sephora qui affiche une hausse annuelle de 6 %, puis les parfums & cosmétiques perçus comme des « plaisirs accessibles » – un avantage en période de ralentissement économique.
Un peu de recul. Malgré tout, le résultat opérationnel a baissé de 14 %, ce qui fait passer la marge de 26,5 % en 2023 à 23,1 %, et le bénéfice net a diminué de 17 % à 12,5 milliards d’euros, impacté par la hausse des coûts et l’augmentation limitée des prix.
Et maintenant ? Aux USA, Tiffany (joaillerie) devient la priorité, avec des boutiques rénovées et une montée en gamme, et côté clientèles, LVMH mise toujours sur les très hauts revenus, mais cherche à reconquérir les consommateurs « aspirationnels » (qui achètent au moins un produit de luxe par an), en perte de vitesse.
Bref. B. Arnault reste confiant, et prévoit une croissance à deux chiffres pour plusieurs marques dès janvier 2025. La résilience de LVMH marque un potentiel tournant pour le secteur du luxe, malgré des difficultés persistantes dans certaines divisions et en Chine.