Israël a tué Fouad Chokr à Beyrouth et Ismaïl Haniyeh à Téhéran
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En frappant le Hezbollah et le Hamas en l’espace de 48h, Israël a mis un coup de chaud au monde entier.
Pourquoi on en parle ? Ces attaques pourraient déclencher une escalade du conflit dans tout le Moyen-Orient et l’économie mondiale pourrait être impactée.
Dans les faits : Israël a tué Fouad Chokr, un chef militaire du Hezbollah à Beyrouth (Liban) et Ismaïl Haniyeh, le chef politique du Hamas à Téhéran (Iran). Mais la raison de ces attaques est différente selon la cible.
- Fouad Chokr : C’est une réponse à la frappe du Hezbollah sur le plateau du Golan où 12 enfants ont été tués samedi dernier.
- Ismaïl Haniyeh : C’est tout simplement le chef de la branche politique du Hamas. Selon Israël, il aurait participé à la préparation de l’attaque du 7 octobre.
Problème : Les deux cibles ont été tuées sur le sol de pays qui n’étaient pas directement impliqués dans le conflit israélo-palestinien. En Iran, l’attaque à Téhéran est perçue comme une humiliation et le guide suprême iranien a promis un « châtiment sévère ». Ali Ammar, responsable du Hezbollah (mouvement libanais soutenu par l’Iran) a déclaré que « l’ennemi israélien en paiera le prix tôt ou tard ».
- Une escalade du conflit serait une catastrophe pour le Liban dont le tourisme représente 20% de son PIB. Le niveau de pauvreté du pays pourrait encore augmenter alors que la moitié de la population vit déjà sous le seuil de pauvreté depuis que sa monnaie a perdu plus de 98% de sa valeur.
Plus globalement, ça impacterait le tourisme au Moyen-Orient (en hausse de 22% en 2023), les marchés (hausse du prix de l’or et des valeurs refuges), le commerce international en cas de suspension des transits par la mer Rouge et le pétrole (blocage de 20% de l’offre globale et hausse du prix du baril).
- A noter : Le BTC n’a pas encore réagi mais une attaque iranienne pourrait entraîner une chute du marché crypto, comme on l’avait vu en avril après une riposte iranienne.
Un peu de recul : À la demande de l’Iran, le Conseil de sécurité de l’ONU s’est réuni hier. Mais le plus grand groupe diplomatique du monde (193 États membres) a aujourd’hui autant d’influence que Poupette Kenza…
- En 2023, le Conseil de sécurité de l’ONU a vu l’utilisation de son véto à 6 reprises, un chiffre supérieur aux 3,8 vétos par an en moyenne entre 2013 et 2022. Cette augmentation s’explique par les multiples tensions géopolitiques et les divisions au sein du Conseil de sécurité, ce qui rend impossible l’adoption de mesures efficaces.
Bref. Le baril de Brent de la mer du Nord a bondi de 2,9% à 80 $, et le WTI à New York pour septembre a grimpé de 3,1% à 77,08 $. Les investisseurs surveillent de près la réaction à ces attaques. Pour calmer la situation, Israël a annoncé qu’aucune autre frappe n’était prévue, mais l’Iran n’a pas intérêt à entrer en guerre contre l’État hébreu, qui pourrait recevoir encore plus de soutien des Américains.