Les conservateurs remportent les élections législatives en Allemagne. Et maintenant ?

On revient sur les élections allemandes.
Pourquoi on en parle ? C’est une défaite historique pour la coalition d‘O. Scholz (SPD, Verts, FDP) qui s'est effondrée avec seulement 16,5 % des voix, un plus bas historique depuis la la seconde guerre mondiale.
Flashback. En novembre dernier, O. Scholz a écarté son ministre des Finances, C. Lindner, ce qui a fait exploser la coalition au pouvoir et a mené à un vote de confiance manqué au Bundestag. Le président Steinmeier a donc dissout le Parlement et appelé à des élections anticipées, six mois plus tôt que prévu.
Dans les faits : La CDU-CSU gagne l’élection dans un contexte tendu pour le pays (qui risque d’entrer dans sa troisième année de récession), en dominant sur ses sujets forts : l’immigration et l’économie – surtout en ce qui concerne la question du contrôle de la dette.
Et maintenant ? La CDU veut redonner du pep’s à l'industrie allemande en baissant les impôts pour les entreprises et en simplifiant la bureaucratie (une inspiration du DOGE ?). Concrètement, ils envisagent de réduire l'impôt maximum sur les sociétés de 30 à 25 % (pour un coût de 20 milliards d'euros) et d’alléger les contraintes réglementaires (ce qui coûterait environ 90 milliards d'euros à l'État).
À noter : Avant de commencer, la CDU doit former une coalition pour gouverner, et pour éviter les complications, ils préfèrent gouverner seuls. Mais il va falloir être patient : former un gouvernement en Allemagne prend deux mois et demi en moyenne.
- Selon les experts, F. Merz devrait opter pour une "grande coalition" CDU-CSU + SPD de Scholz. Cette coalition a historiquement été stable sous Merkel, mais la négo’ s’annonce compliquée malgré tout puisque les deux partis en ont exclu l’alliance avant l’élection.
- Autre option : une alliance CDU-CSU + Verts. Friedrich Merz s’y montre ouvert, mais son virage plus dur sur l’immigration pourrait refroidir les écologistes.
- Un point non négociable : aucune alliance avec l’extrême droite (AfD), ligne rouge fixée par les partis allemands depuis la Seconde Guerre mondiale.
Bref. Former une coalition va être technique, mais l’Allemagne ne s’écroule pas pour autant. Le DAX (principal indice boursier allemand) a surperformé de 15 % le S&P 500 depuis novembre. Et, avec un déficit bien plus faible que celui des USA ou de la France, les rendements des obligations allemandes restent toujours inférieurs à ceux des Treasuries américains.