Bruno Le Maire veut un produit d’épargne européen.

Après le flop des prévisions économiques, le ministre de l’économie Bruno Le Maire a une nouvelle idée pour rebondir : un produit d’épargne européen.
Un peu de contexte : Cette idée traîne en réalité depuis plus d’une dizaine d’années : c’est celle de l’union des marchés de capitaux (UMC) en Europe. Et ce projet ambitieux pourrait changer la donne pour l’économie européenne.
Dans les faits : B. Le Maire a fait la proposition vendredi avant une réunion avec ses homologues en Belgique : “Je ne viens pas à Gand rencontrer mes amis ministres des Finances pour taper la causette […] Lançons dès 2024 un produit d’épargne européen ».
Pourquoi ?
- L’Europe a un problème de croissance : après la France, c’est l’Allemagne (1ère puissance européenne) qui a revu ses prévisions de croissance à la baisse.
- Le Vieux Continent a besoin de fonds pour financer de grands projets comme la transition écologique que les gouvernements ne peuvent plus porter seuls.
La création d’un produit d’épargne européen permettrait de mobiliser les capitaux privés pour financer la croissance et jouer ainsi dans la même cour que les États-Unis. B. Le Maire a rappelé que l’épargne des Européens était de « 35 000 milliards d’euros » et qu’ »un tiers de cette épargne, plus de 10 000 milliards d’euros, dort sur les comptes bancaires ».
Le modèle américain : Les USA sont un modèle d’UMC développé et intégré grâce à la monnaie unique (comme chez nous), mais surtout avec un cadre réglementaire unique et un environnement favorable aux levées de fonds – grâce à l’existence de différents produits d’épargne et une participation massive des investisseurs.
Résultat : ≈ 250 milliards d’euros de capitaux européens sont investis à l’étranger (principalement aux États-Unis) chaque année selon C. Lagarde, présidente de la BCE. Un capital qui aurait pu être mobilisé pour l’UE, mais qui nous passe sous le nez.
Problème : Trouver un accord entre 27 États membres qui ont des intérêts divergents, des cultures, des cadres réglementaires et des économies différents n’est pas simple, donc comme d’habitude en UE… Eh bien ça traîne.
Bref. « Les États-Unis deviennent de plus en plus riches et les Européens de plus en plus pauvres parce que nous ne prenons pas les décisions nécessaires pour investir massivement » a ajouté B. Le Maire. Le président de l’Eurogroupe, P. Donohoe, qui a dirigé les discussions sur un projet d’UMC qui devrait être adopté le mois prochain, a déclaré qu’il s’entretiendra avec B. Le Maire dans les prochaines semaines pour trouver une solution.