Emmanuel Macron dissout l’Assemblée nationale

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Publié le
10/6/2024


La liste du Rassemblement nationale menée par J. Bardella a remporté les élections européennes avec 32,4% des voix, et poussé le président Emmanuel Macron à dissoudre l’Assemblée nationale. Et les enjeux économiques sont majeurs.

Rappel : La dissolution de l’Assemblée nationale est un acte par lequel le Président de la République met fin de manière anticipée au mandat des députés. Cette décision entraîne donc l’organisation d’élections législatives anticipées (le 30 juin et le 7 juillet) pour élire de nouveaux représentants.

  • L’objectif : Résoudre une crise politique, obtenir un nouveau soutien parlementaire ou le réalignement entre le Président et les députés.

Comment en est-on arrivé là ? En l’occurrence, il s’agit là de résoudre une crise politique : la victoire du RN, loin devant la majorité présidentielle, Renaissance (15%), Place publique (14%) et La France insoumise (8,7 %).

  • C’est la première fois de l’histoire que le RN s’impose aux européennes, et avec de tels résultats, la légitimité du gouvernement est remise en cause.


  • Après cette claque historique, la majorité avait deux options : gouverner “contre la volonté des Français” ou appliquer l’article 12 de la Constitution pour “redonner le choix par le vote” aux citoyens – l’option choisie.

Au vu des résultats et des dernières projections en cas de législative anticipée, le RN l’emporterait largement avec 243 à 305 sièges, contre 117 à 165 pour la majorité selon Ipsos. On avance donc vers une cohabitation à l’Assemblée nationale – une situation dans laquelle le Président de la République et la majorité de l’Assemblée appartiennent à des partis politiques opposés.

Les conséquences ? Le gouvernement pourrait être “ingouvernable” et planter les projets économiques majeurs de redressement des finances, d’union des marchés de capitaux, bref… Tout ce dont on parle depuis des mois.

Un peu de recul : Avec cette dissolution, E. Macron pourrait en ressortir gagnant si le RN est battu aux législatives (avec les alliances de partis pour faire blocage)… mais aussi en cas de victoire de son opposant.

  • En clair, J. Bardella, première ministre, serait responsable de dossiers très complexes (finances publiques, transition écologique, etc.) qui ne sont pas ses sujets de prédilection, et ce, jusqu’aux prochaines présidentielles.


  • De potentielles difficultés à gouverner qui pourraient être pointées du doigt et exploitées par la majorité présidentielle.

Bref. Même Patrick Bruel n’aurait pas tenté un tel coup de poker. C’est donc reparti pour une nouvelle campagne en vue des élections le 30 juin prochain.