Le PIB français a augmenté de 0,2% au premier trimestre, et pour une fois, c’est supérieur à ce qui était prévu par l’Insee (qui tablait sur 0,0%).

Pourquoi on en parle ? L’objectif de 1% de croissance en 2024 de B. Le Maire, qui a fait taire ses haters dans la foulée, ne paraît plus si inatteignable. Et avec cette perf’, l’économie française pourrait en théorie être en voie de régler ses problèmes de déficit.

Comment en est-on arrivé là ? On peut remercier les investissements des entreprises (en hausse de 0,5%) et la consommation des ménages. Contrairement aux attentes, la consommation (qui représente la moitié du PIB) a augmenté de 0,4% sur un an en partie grâce à la reprise des dépenses dans l’alimentaire grâce au ralentissement de l’inflation (à 2,2% sur un an).

Et maintenant ? Pour atteindre l’objectif de 1%, il faudra que la croissance continue à un rythme de +0,3% par trimestre. Pour ça, le gouvernement mise sur :

• Le redémarrage de la consommation, encouragée par un regain de 0,8% du pouvoir d’achat selon l’Insee. 

• Une baisse du taux d’épargne à 17,2% du revenu (contre 18% fin 2023) incité par la baisse « imminente » des taux d’intérêt.

• La baisse des taux d’intérêt devrait aussi permettre d’augmenter l’investissement : baisse des taux d’intérêt ⟹ baisse des coûts de l’emprunt ⟹ hausse des investissements…
  

À noter : Le commerce extérieur, qui a pris un coup au premier trimestre, pourrait bénéficier de la reprise dans les prochains mois des livraisons de l’aéronautique qui pèsent 10% des exportations françaises soit 3% du PIB. Simple rappel.

Problème : Selon une enquête de l’Insee, les Français “affichent des intentions d’épargne toujours élevées”, et ça n’arrange pas les choses… Comme on le disait plus haut, la consommation des ménages pèse lourd dans la croissance, or pour qu’ils continuent de consommer, il faut qu’ils aient confiance en l’économie – pas simple aujourd’hui.

• Résultat : la reprise de de la consommation est estimée à 0,3 %, alors que les prévisionnistes tablaient encore sur 0,6 % de dépenses supplémentaires en 2023.

  
  

  C’est notamment l’une des raisons justifiant la position de F. Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, qui estime qu’on ne peut pas dépendre uniquement de la croissance pour réduire le déficit comme l’espère le gouvernement. 

  
  

Bref : Bruno Le Maire s’est félicité du succès de la “stratégie du gouvernement”, même si Jean-Luc Tavernier, DG de l’Insee, a déclaré que “chaque dixième de point de pourcentage” comptera pour atteindre l’objectif des 1%. En clair, c’est loin d’être gagné pour l’Hexagone. De son côté, la Banque de France, qui avait prédit les 0,2%, maintient sa prévision d’une croissance de 0,8% pour 2024.